Butembo : Des prêches publics, zèle pastoral ou activité génératrice de recettes à bien contrôler  par les psychologues ?

Butembo : Des prêches publics, zèle pastoral ou activité génératrice de recettes à bien contrôler  par les psychologues ?

3. janvier 2024 Allgemein 0

Les prêches publics deviennent davantage une activité d’ampleur dans des centres commerciaux. Des « prêcheurs » se font remarquer en ville de Butembo en cette période qui couvre les festivités de fin et de début d’année. Comme pour entreprendre et gagner sa vie de la prédication, ils sont nombreux qui manifestent dans des rues et artères du centre-ville de Butembo.    

Au centre-ville de Butembo, il faut traverser rues ou avenues pour observer des engouements et attentions tournées vers les prédicateurs. Là, on entend des avis divers de ceux qui consacrent leurs temps à écouter. Il est l’exemple de celui rencontré sur Rue président de la République, à une cinquantaine des mètres du rond-point Kaghuntura.

Ce pasteur, qui, qu’importe pleuvoir ou couvert de soleil ardent, ne peut sortir du lieu. Vu jour après jour, et pratiquement trois jours successifs avec une même tenue vestimentaire noire, bleue foncé et cravate rouge, se mobilise pour, selon lui, « révéler le message du Christ qui ne souhaite voir son peuple périr dans le mensonge et dans la corruption ».

« Ecoutez, tout le monde va poser des questions ici pour être éclairé. Au sujet de Jésus, écoutez (…………….) il ne faut pas s’intéresser aux morts », criait le pasteur sans continuer vus les cris de la foule dont peu nombreux laissent entendre dire « tobola yote bongo ( en kiswahili traduit aller dévoiler tout  ». 

Les adeptes occasionnels qui assistent au fait ont des avis divers. Alors que certains estiment que ce pasteur dévoile des vérités cachées des églises, d’autres pensent que c’est une pure imposture dont se servent des présumés pasteurs de rue pour « exploiter la crédibilité publique car, selon eux, ils s’investiraient dans des questions qui leur dépasseraient l’âge comme pour tromper des naïfs ».

Après que le pasteur souhaite lire le passage de Timothée 1,3-15, les dires des passants confondus sortent d’ici et là « Toi tu dis que tu t’étonnes des gens qui sont déjà morts être honorées, pourtant même Jésus est déjà mort et que les Mathieu et les Timothée dont vous parlez sont morts ! C’est comme ça que vous trompez les gens, arrêtez ces histoires que vous ne savez pas défendre » criaient-ils avec sourire aux lèvres.  

Des pasteurs trainent dans des coins stratégiques de Butembo. Pleuvoir sérieusement sur eux, plus estiment que c’est une pluie de bénédiction et ignorent les conséquences inévitables qui émaneraient de ce comportement selon le système immunitaire qui peut ne pas être le même pour tous.

En réponse à cette attitude jugée de complexe, anormale parfois, le psychologue MASOMEKO Abdoul pense qu’il faut remettre en cause la santé mentale de plusieurs et se rassurer de leur bonne prise en charge pour que ceux-ci gagnent leur vie sans panique et éviter tous les excès, a analysé cet enseignant au Département de Psychologie à l’Université Officielle de Ruwenzori, UOR Butembo.  

« Je pense que la question est plus considérable lorsqu’il faut voir les personnes qui les assistent dans des situations comme cela. On peut se demander est-ce que c’est une habitude, est-ce la première fois ? C’est aussi une question de fréquence pour comprendre si quelqu’un qui se laisse pleuvoir dessus ou se planter dans un soleil ardent manifeste un comportement normal. On peut remettre en question sa santé mentale en fait. Et pour un expert psychologue, ou psychiatre ou psychosociologue ou psychothérapeute, il doit passer par une évaluation du sujet étant donné que si la religiosité peut être prise en considération comme une pathologie significative ici, le traitant doit tenir compte des motivations de ces fameux pasteurs pour comprendre l’intérêt qui les mobilise à se manifester ainsi. Mais pour la majeure des cas, ils exagèrent jusqu’à déborder des propos qu’une personne normale ne devrai aborder. Ça peut laisser se poser des questions en fait. De ce fait, il faut un traitement spécifique. Si une stratégie ne tient pas pour les accompagner, l’expert doit trouver un moyen pour aider les débordés à maintenir un équilibre », a analysé cet expert psychologue.    

Il sied de noter que la liberté de religion ne sera donc pas considérée comme un prétexte de violation des droits fondamentaux tel que l’avait précisé Fabrice Albert, ministre des droits humains, le 14 Mai 2021.

Ainsi, en dépit de la liberté de religion et de manifestation, jouir du droit personnel n’exclut pas le contrôle et la limite à l’exploitation publique abusive.              

Jures Kizito