Butembo : le Démographe Jimmy KALONDERO estime que le manque de recensement de la population peut constituer une des formes qui insécurisent suite aux infiltrations non détectées

Butembo : le Démographe Jimmy KALONDERO estime que le manque de recensement de la population peut constituer une des formes qui insécurisent suite aux infiltrations non détectées

15. juillet 2024 Allgemein 0
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L’Etat doit favoriser le recensement régulier de la population pour minimiser le taux d’infiltration dans la communauté. Message du Démographe Jimmy KALONDERO émis en cette période de la précarité sécuritaire en Province du Nord-Kivu.

Face à l’ampleur que prend l’activisme des ennemis de la paix, ce chercheur de l’Université Officielle de Ruwenzori pense qu’on ne peut pas savoir répondre au besoin réel de la paix si on ne sait pas l’identité de ceux qui vivent avec la population, probablement pour l’infiltrer.   

« Il n’y a pas de solution magique. On doit recenser tout le monde pour ne laisser personne. Mais la question est de savoir est-ce que nous connaissons combien nous sommes, nous Congolais. Avant même de savoir combien nous sommes, est-ce que nous avons qui nous sommes. Toutes ces caractéristiques-là sont ignorées parce que la dernière fois que nous avons compté les gens c’est en 1984. Vous voyez combien années se sont écoulées et combien des personnes sont nées entre temps ? Lorsque nous ne savons pas recenser les gens, ça veut dire que nous ne nous connaissons pas nous-même. Le grand danger est que personne ne connait personne et là chacun peut entrer et sortir comme il le veut de façon à ce que vous ne saurez pas combien d’Ethiopiens il y a chez nous ici. C’est un grand danger  et ça peut créer de l’insécurité. Peut-être qui sait si c’est à cause de la négligence de n’avoir pas compté les gens que nous pouvons être en train de vivre cette insécurité », a dressé DJIMY KALONDERO, Enseignant de Démographie à l’Université Officielle de Ruwenzori.

Cet enseignant démographe souhaite que les services spécialisés s’activent à recenser d’abord la population pour être capable de répondre de traquer à fond l’ennemi car la surpopulation c’est plus un défi qu’un avantage de socialisation.

« Je dirai que c’est plus un défi parce que ces gens-là par exemple dans le contexte actuel, les déplacés se sont déplacés, on n’a pas prévu leur arrivée, et eux-mêmes n’ont pas planifié être à Butembo. Ils viennent sans aucune planification parce que poussées par les évènements mais est-ce que Butembo a déjà prévu les infrastructures nécessaires pour les accueillir ? La réponse c’est non. Est-ce que le réseau de distribution d’eau est capable d’alimenter tous ces gens ? La réponse c’est non. Vous allez voir des particuliers qui sont en train de tout faire pour essayer de subvenir à certains besoins de base », a présenté Jimmy KALONDERO, Chercheur en Croissance de la population au bassin du Nil et sa diversité et Secrétaire Général Administratif de l’Université Officielle de Ruwenzori.

Si l’on mesure la croissance démographique en fonction de densité de la population, Jimmy KALONDERO pense que la concentration populaire sur une petite portion de la terre présente des risques de mort.

« Il n’est pas rare de voir les gens se disputer à cause des terres parce qu’ils sont allés se concentrer dans un endroit pour profiter du sol cultivable. Et donc, dès lors que nous déplorons des morts parce que les gens voulaient se concentrer telle part, c’est déjà un danger , il faut faire attention », a pensé Jimmy KALONDERO, Chef de Travaux.   

Depuis environs deux décennies, l’histoire de l’Est de la République documente marches et contestations et d’autres moyens voire pacifiques qui ont coûté la vie à certains manifestants pour réclamer la paix menacée par l’activisme des M23 et des ADF en Province du Nord-Kivu, au côté des groupes armés et rebelles qui ne cessent d’endeuiller les pauvres populations sur leurs propres terres.

Jures Kizito