Nord-Kivu : Le REDHO plaide pour la levée de l’état de siège : « Il y a eu plus d’abus, de meurtres, élargissement de la zone par les agresseurs, plus d’abandons scolaires…»

Nord-Kivu : Le REDHO plaide pour la levée de l’état de siège : « Il y a eu plus d’abus, de meurtres, élargissement de la zone par les agresseurs, plus d’abandons scolaires…»

2. août 2024 Allgemein 0
Partager les articles de Radio Elimu UOR

L’état de siège n’a pas résolu les préoccupations qui ont motivé sa création ; ainsi, il y a nécessité et urgence qu’il soit levé. Position du Réseau pour les Droits de l’Homme, REDHO, une plate-forme des organisations qui militent pour le respect, la promotion et la défense des droits humains en République Démocratique du Congo.

Sa position est contenue dans un communiqué de presse signé et rendu public ce vendredi 2 août 2024.

« Pendant plus de deux ans, les organisations membres du REDHO ont constaté qu’il y a eu plus d’abus et violations des droits humains pendant l’état de siège. Les grandes Motivations qui nous poussent à solliciter la levée de l’état de siège sont telles que la situation sécuritaire dans les provinces concernées s’est empirée qu’avant ; aucune évolution par rapport aux opérations Militaires dans la Zone », lit-on dans ce document signé par Maître MUHINDO WASIVINYWA, Coordonnateur.

Les arguments du REDHO

Pour étayer ses allégations, le REDHO fait constater d’abord qu’il y a plus de personnes civiles tuées qu’avant, avec une particularité des attaques des camps de déplacés de guerre ; l’effectif des déplacés de guerre interne a augmenté pendant l’état de siège. « Les agresseurs ont élargi leurs zone d’opération car ils ont conquis plus de terrain ; avant l’état de siège, seulement 7 agglomérations étaient contrôlées par le M23 en Territoire de RUTSURU, pendant l’état de siège plus de 50 agglomérations sont sous contrôle de rebelles dans les 4 Territoires : Rutshuru, Nyiragongo, Masisi et Lubero », argumente le REDHO.

Ensuite, le REDHO fustige le surpeuplement des Etablissements Pénitentiaires et la lenteur constatée dans le traitement des dossiers judiciaires des détenus car plusieurs infractions sont aujourd’hui sont à la compétence des instances et juridictions Militaires malheureusement sans effectif considérable de Magistrats. « Il y aurait croissance de cas d’arrestations arbitraires, détentions illégales et plusieurs autres violations des droits humains. Le nombre d’enfants ayant abandonné les études a sensiblement augmenté pendant cette période », poursuit Cette plateforme d’Organisations de défense des droits humains.

Toutefois, le REDHO relève que « la seule avancée serait l’augmentation des recettes de l’Etat dans certaines régies financières ; malheureusement cette augmentation n’est pas visible sur terrain ».

« De tout ce qui précède ; Vu que la situation sécuritaire s’est plus détériorée pendant l’état de siège ; Etant donné que l’Armée ainsi que la Police Nationale Congolaise devront plus se concentrer aux opérations Militaires et du maintien de l’Ordre Public ; Que pour soulager tant soit peu la population de l’Ituri et du Nord –Kivu ; le REDHO exhorte le Président de la République Démocratique du Congo, Chef de l’Etat à lever l’état de siège en vue de laisser la Gestion des Entités aux Autorités Civiles et permettre aux Instances et Juridictions Civiles à connaitre en temps les dossiers judiciaires de leurs compétences », recommande le REDHO.

Régime allégé ?

Pour contexte, les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri sont déjà entrées dans un allégement progressif et graduel du régime de restriction de l’état de siège avec les meilleures garanties de poursuite du maintien d’une pression maximale sur les ennemis de la paix. C’était l’annonce le Président de la République à travers son message du 12 octobre 2023.

Félix-Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO avait abordé la question de l’état de siège que certains attendent d’être levé purement et simplement.

Pour s’adresser à la Nation, le Chef de l’Etat avait dit s’être inspiré des conclusions de la Table ronde politique sur l’évaluation de l’état de siège tenue du 14 au 16 août 2023 à Kinshasa. « …Des tendances dégagées des travaux de la Table ronde, ce dispositif transitoire consistera au rétablissement de l’autorité civile dans les entités territoriales décentralisées et déconcentrées qui sont déjà sécurisées et sous contrôle des Forces Armées de la République Démocratique du Congo. Ce qui implique la levée des restrictions des libertés constitutionnelles de tous les citoyens et plus particulièrement : la libre circulation des personnes et de leurs biens en mettant fin au couvre-feu ; la liberté d’association, de manifestation pacifique et de réunion dans le strict respect des conditions légales », avait déclaré le Président TSHISEKEDI.

Le 03 mai 2021, que le Président de la République avait signé et rendu publique une ordonnance portant instauration de l’état de siège au Nord-Kivu et en Ituri. Mesure entrée en vigueur depuis le 6 mai 2021.

La Rédaction