Butembo : Mort d’homme à l’Auditorat Militaire, controverse entre la Société Civile qui réclame justice et l’Auditorat qui confirme l’arrestation de 2 militaires et de 2 agents de la morgue

Butembo : Mort d’homme à l’Auditorat Militaire, controverse entre la Société Civile qui réclame justice et l’Auditorat qui confirme l’arrestation de 2 militaires et de 2 agents de la morgue

5. août 2024 Allgemein 0
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La mort d’un détenu à l’auditorat militaire garnison de Butembo a suscité encre et salive au sein de la communauté. En cinq jours de son arrestation, le suspect a succombé sans avoir ni été auditionné par les juridictions compétentes ni avoir répondu au mandat officiel. La Coordination de la Société Civile Forces Vives de Butembo se désole du vice de procédure vécu jusqu’à la mort de KAMBALE VALENTIN Georges et demande que justice soit faite.

Au cours d’un point de presse que le président de la Société civile, coordination urbaine de Butembo, a tenu ce lundi 5 Août 2024, Révérend Pasteur MATHE SAANANE a fait l’état de lieu de la circonstance de cette mort.  

« En date du 10 Juillet 2024, la victime était en conflit l’opposant à Monsieur KAMBALE KATELI NUHU, son beau-frère. Et la solution n’étant pas trouvée à l’amiable, ce dernier aurait procédé à torture son bourreau avant de saisir pour cette fin par un simple téléphone d’alerte l’autorité judiciaire au nom de KAHAMBU MUHASA MELISSA, 1ère Substitut de l’Auditeur Militaire Garnison de Butembo sans aucune autre forme de procédure. La 1ère Substitut va à son tour ordonner deux agents de l’auditorat avec mission de cueillir et ramener au Bureau de l’auditorat Monsieur KAMBALE VALENTIN GEORGES, victime résidant au quartier Vutsundo , Commune Kimemi qui était en détention en ce lieu depuis 5 jours sans curieusement avoir été entendu au préalable sur PV. Tôt le matin du Lundi 15 Juillet 2024, il a été retrouvé mort dans les enceintes de cet amigo (cachot) », a déclaré MATHE SAANANE, Président de la Société Civile Forces Vives à Butembo.

La Société Civile formule plusieurs recommandations. Parmi lesquelles solliciter que les enquêtes rigoureuses soient faites pour que le fautif soit puni conformément à la loi sans interférence aucune.

« Et au regard de cette violation massive des droits humains, la coordination urbaine de la Société civile de Butembo trouve urgent et judicieux de recommander ce qui suit : 1. A l’Auditeur Supérieur Militaire de la Province du Nord-Kivu , d’ouvrir les enquêtes urgentes en vue d’établir les circonstances de la mort de KAMBALE VALENTIN GEORGES et d’établir également les responsabilités ; 2. La suspension sans délai de Madame MUHASA MELISSA , présumée auteure de cette violation flagrante des droites humains ; 3. La demande en communication du dossier susdit en dessaisissant le dossier de l’Auditeur Militaire Garnison de Butembo pour plus d’indépendances et d’authenticité du dossier ; 4. L’humanisation des conditions de détention au cachot de l’auditorat militaire de Butembo. En agissant ainsi, Monsieur l’Auditeur Supérieur Militaire, vous aurez fait preuve de bonne justice tant attendue dans la ville de Butembo où la prison centrale de Butembo regorge tant d’autres cas similaires illustrés par des décès au quotidien », a recommandé MATHE SAANANE, Pasteur à Butembo.

Accusé dans la déclaration de la coordination citoyenne, l’auditeur militaire garnison de Butembo a rassuré que la procédure est en cours pour saisir de près la Situation. « Celui qui a été arrêté a été amené à l’auditorat après que le plaignant, son beau-frère a fait appel à quelqu’un de l’auditorat. Après quoi, deux militaires sont allés prendre le suspect. Pour faire face au déni de justice qui est une infraction, le prévenu a atteint l’auditorat. Mais il faut savoir que ce prévenu n’avait jamais goûté le cachot tel que les réseaux le racontent. Les raisons en étaient qu’il était malade et accusait des douleurs, et de deux, il n’avait jamais été auditionné. Arrêté le 10, le garçon est mort le 15 Juillet passé. Et comme il y avait tension en ville, j’ai amené moi-même le corps à la morgue. Curieusement, j’ai appris que le plaignant et son chef de cellule de vers l’école Kyavisogho vers Vutsundo s’étaient arrangés pour aller prendre le corps à la morgue sans que je ne sois au courant. Curieux, le même plaignant amenait et nourriture et médicaments antiinflammatoires pour les douleurs du garçon. Jusque-là, comme la morgue de Matanda a donné le corps à celui qui ne l’avait pas déposé, le plaignant, deux militaires impliqués et deux agents mis à la morgue ce jour-là sont au cachot. Tenez que jusque-là, l’hôpital ne m’a même pas encore fourni le rapport sur cela.  En fait, une instruction militaire en ce sens est secrète mais la procédure administrative est en cours pour la suite » a renseigné MAJOR Georges NKUWA MILOSI, Auditeur de Butembo qui s’est exprimé hors micro à l’intention de l’opinion publique.

Il faut signaler que le détenu décédé âgé de 21 ans a passé 5 jours à l’auditorat sans être auditionné. Entre temps, plus d’un mort sont signalées dans plusieurs maisons de correction à la suite des mauvaises conditions de détentions.                                                        

Jures Kizito