Sports : Masika Charline, icône d’une boxe pour la paix, l’éducation et l’émancipation
Rares sont des féminins qui s’investissent dans le sport pour vivre de cet art. A Butembo, on peut retrouver une minorité significative de celles qui pratiquent les arts martiaux. MASIKA MOSANJI Charline, qui se démarque, en est une des modèles. Elle se sert de la boxe pour son éducation, sa santé et la promotion de l’image de la femme.
En dépit de la manipulation de toute sorte de la femme en périodes des conflits armés et sursauts liés à l’insécurité au sein des villes et territoires de la RDC en sa partie orientale, Masika Mosanji Charline se dit être fermement engagée jusqu’au boot à la boxe. Elle nous livre sa motivation. « J’avais choisi la boxe parce que les boxeurs m’intéressaient dans leurs prestations. J’avais la routine de suivre les jeux et les vidéos de la boxe, ça m’avait motivée dès le bas-âge. Pour quelque chose que j’avais choisi, je ne pouvais pas me déséquilibrer même si on rencontre beaucoup d’hommes. Ce qu’on aime, on se plonge dedans, on apprend et on se fait finalement admirer de ce qu’on sait bien faire. Ce que l’on doit savoir est que j’avais aimé la boxe sans être poussée obligatoirement par quelqu’un d’autre. C’est normal qu’une personne qui se dit normale s’entraine. Donc ce n’est pas du tout mal de faire le sport » rassure Masika Charline, boxeuse active à Butembo depuis plus de Six ans dans cet art martial.
Masika Charline, née pour la boxe soignante
D’entre une panoplie des clubs désormais au Nord-Kivu, de Beni, Butembo à Goma, cette boxeuse ne cesse de bénéficier de l’admiration non seulement de ses coéquipiers mais surtout des fanatiques des arts martiaux.
Ainsi, Masika Charline raconte ses avantages personnels tirés de la boxe. « La boxe m’a offert beaucoup d’avantages. Franchement j’avais mon corps ici à l’état grave mais avec surtout cette boxe j’ai pu être souple. Ce sport a élargi aussi mon champ de connaissance. Actuellement je me réjouis du fait que je suis parmi les femmes sur de référence dans le cadre de la boxe ici à Butembo et ça me fait plaisir lorsque je sens que j’ai aussi de la valeur et je me réjouis de la réputation que j’ai gagnée peut-être au-delà de certaines femmes qui seraient sportives mais qui sont restées dans un état statique sans évoluer. En bref, je ne peux pas réussir à tout dire ici mais en réalité, la boxe m’a beaucoup offert et j’en reste reconnaissante alors que c’est juste un sport que d’autres négligent ou ont peur de s’investir dedans. Je dois dire que la boxe est un jeu qui accueille tout le monde que l’on soit garçon ou fille. Ce n’est pas à dire c’est un jeu qui détruit le corps soit après avoir appris comme fonctionne son corps et son coup de poings alors on se permet d’aller battre les autres comme des filles malintentionnées qui peuvent penser que c’est une occasion d’aller battre leurs maris, ce n’est pas la boxe. Dans un art comme celui-ci, il faut du respect mutuel des valeurs. C’est un art et c’est aussi une école » confie Masika Charline, avec fierté.
Faire du sport pour vendre sa dignité ?
Masika Charline pense que la boxe tout comme d’autres sports ne doivent pas faire l’objet d’exploitation moins encore de la singularisation servile de la femme. « Que l’on soit une femme ou un homme, je vous avoue qu’avec tous les respects et ce que je me représente pour faire mieux, je fais face sans peur. Si j’ai gagné certains prix à l’occasion de mes tours à Beni, Goma, c’est par le fait que je me suis engagée à faire mon travail avec dynamisme et professionnelle malgré que déjà sur le ring, on peut subir des huées avant même qu’on s’affronte avec l’adversaire. C’est de cette même manière que je me dis que si je dois chercher à obtenir une embauche c’est proportionnelle à ce degré de confiance et de professionnelle de toute l’éducation aux valeurs reçues », déclare cette boxeuse de la ville de Butembo, sous bonne mine.
De la même manière, le chercheur DEOGRATIAS SIKU fait savoir que si le statut de la femme doit être tenu en compte c’est en fonction de la parité de responsabilité qu’elle peut assumer. Ainsi pense-t-il que dans tous les domaines , l’on considèrerait la femme comme une astuce pouvant servir d’exemple et briser le complexe en lui accordant les mêmes chances que l’homme.
« Par exemple, l’idée de Candidature féminine encouragée est née des stéréotypes sur l’employabilité des femmes dans certaines sociétés où on a noté de moins en moins de candidatures de femmes par rapport aux hommes. Voilà pourquoi les recruteurs ont adopté cette pratique pour mentionner expressément que les candidatures féminines sont encouragées. C’est pour amener les femmes à accéder à l’emploi en vertu du principe d’égalité de chance. C’est également encouragé par les textes juridiques nationaux et internationaux sur les droits des femmes. C’est ainsi dire simplement que dans tous les domaines de la vie, la femme peut aussi mieux que l’homme », soutient Deogratias SIKU, Humanitaire, Journaliste scientifique, Doctorant en gestion de projets et expert en gestion des Organisations internationales.
MASIKA MOSANJI Charline est cette sportive, de la catégorie « Coq » du groupe de la boxe « Radi » à Butembo. Elle pense que la femme a une place d’honneur dans la société.
Partant, faire du sport doit faire preuve de l’intérêt que l’on a à démontrer que la femme peut aussi bien faire que l’homme, selon elle.
Ce, en vertu des pratiques qui démontrent que dans certaines situations, une femme peut arriver à susciter admiration dans un environnement inondé de plein d’hommes.
Masika Charline chute par rappeler aux femmes que la boxe comme d’autres arts martiaux est un des moyens de promotion du pouvoir de la femme pour la défense de la communauté, la santé humaine et l’acquisition de l’expérience du monde professionnel au sein duquel les femmes ont le devoir de s’insérer pour s’émanciper de toute violence avec responsabilité.
Jures Kizito