RDC : « Si votre pays n’est pas en paix, vous allez organiser les élections comment ? J’espère que ce n’est pas un moyen de limiter le nombre d’électeurs, comme nous en avons beaucoup ici » (Mgr Sikuli)

RDC : « Si votre pays n’est pas en paix, vous allez organiser les élections comment ? J’espère que ce n’est pas un moyen de limiter le nombre d’électeurs, comme nous en avons beaucoup ici » (Mgr Sikuli)

21. février 2023 Allgemein 0

L’Evêque de Butembo-Beni s’inquiète de l’insécurité persistante qui risque de priver à nombreux congolais vivant à l’Est du pays leur droit de vote. Monseigneur SIKULI PALUKU Melchisédech s’est ainsi exprimé le vendredi 17 février 2023 s’adressant à la presse en marge de son enrôlement au Lycée Butembo à Mukuna.

Après s’être fait enrôler, l’Ordinaire du lieu a invité les gouvernants à faire de leur mieux pour que tout le monde ait sa carte d’électeur. « Ils doivent faire tout pour qu’il n’y ait pas qui voudraient bien se faire enrôler mais qui ne vont pas le faire à cause de l’insécurité pour laquelle les autorités devraient déployer beaucoup d’efforts pour y mettre fin. En fait, ils nous ont autorisé de commencer alors qu’on pouvait peut-être voir quelle est la priorité aujourd’hui. Si c’est d’abord sécuriser, on pouvait sécuriser d’abord et puis procéder à l’enrôlement, aux élections lorsque notre partie sera complètement pacifiée », pense ce Prélat catholique.

Monseigneur SIKULI ne voit pas comment on peut penser aux élections voulues crédibles et inclusives alors que le pays est en insécurité. A ce niveau, il ne s’inquiète pas de ce qu’on appelait glissement pour la cause indiquée.

« Si votre pays n’est pas en paix, vous allez organiser les élections comment ? Donc, je crois que là, il n’y aura personne qui contesterait si on disait que, comme il n’y a pas la paix et la sécurité dans le pays, personne ne va dire qu’on retarde les élections jusqu’à ce que d’abord, l’intégrité du territoire soit garantie », pense-t-il.

Notre interlocuteur craint que des fidèles de son diocèse et d’ailleurs soient exclus du vote, comme cela fut le cas pour les élections de décembre 2018. Et pour lui, le danger, c’est de voir des habitants constater que les autorités votées par d’autres personnes les représenter.

« C’est une grave faute de ceux qui organisent les élections sans tenir compte des conditions préalables pour faire des élections libres, transparentes, inclusives. J’espère que ce n’est pas un moyen de limiter le nombre d’électeurs, comme on sait que nous en avons beaucoup ici », fait espérer Monseigneur SIKULI PALUKU Melchisédech.

En rappel, aux élections présidentielle et législatives de décembre 2018, la ville de Butembo, le territoire de Beni au Nord-Kivu et le territoire de Yumbi dans le Maï-Ndombe avaient été exclus du rendez-vous électoral suite notamment à l’insécurité.

Les élections législatives y avaient eu lieu le 31 mars 2019. Ce mois de février, l’enrôlement des électeurs peine à commencer dans plusieurs contrées des territoires de Beni, Rutshuru et Masisi au Nord-Kivu pour raisons d’insécurité. A dix mois de la tenue des élections, cette province et sa voisine l’Ituri restent confrontées à ce défi sécuritaire.

L’état de siège est la mesure exceptionnelle décidée par le Président de la République le 3 mai 2021 et en vigueur depuis le 6 mai 2021 pour y faire face dans lesdites provinces.     

Patient Akilimali