RDC : Le député Éric KAMAVU dit oui à une enquête sur un éventuel règlement des comptes entre militaires et non aux projets de certains agents de sécurité visant à pérenniser les troubles à Butembo
Troubles sécuritaires à Butembo. Le député national PALUKU KAMAVU Éric hausse le ton. Au cours d’une interview téléphonique accordée lundi 12 décembre 2022 à la presse, cet élu de Butembo s’est affiché interpellateur.
D’amblée, ce parlementaire éclaire que les militaires qui érigent ces jours des camps dans plusieurs coins de la ville sont venus du secteur opérationnel SOKOLA 1 GRAND NORD. C’est une révélation qui vient des échanges avec les Ministres de l’Intérieur et sécurité tout comme celui de la défense à Kinshasa, dévoile-t-il.
« C’est ainsi qu’à travers ces différents contacts, que nous avons compris que les militaires qui érigent leurs camps presque partout dans les quartiers en ville de Butembo proviennent du secteur OPERATIONNEL SOKOLA 1 GRAND NORD KIVU. Et je profite de cette occasion pour demander au Commandant secteur de ne pas faire de la ville de Butembo un champ de bataille, et de ne pas faire la confusion entre la population et l’ennemi. On ne doit pas ériger les camps presque partout. Ça n’existe nulle part au Congo et même partout au Monde, on ne met pas un camp militaire dans la population. Les militaires doivent être cantonnés dans un camp et peuvent faire des patrouilles mixtes avec la population soit avec la police pour dénicher l’ennemi », propose l’élu du peuple.
L’honorable PALUKU KAMAVU Éric s’inquiète des viols, vols, pillages et arrestations arbitraires commis lors des bouclages. A ce niveau, il demande au Maire de prendre ses responsabilités en tant que garant de la tranquillité de Butembo.
« Les bouclages et des perquisitions ne doivent être permanents, chroniques. Ils doivent être classiques. Ils doivent respecter les normes. L’armée et la police conjointement doivent être accompagnées des chefs de quartiers, des cellules et d’avenues. La perquisition ne doit pas être une occasion de pillage de boutiques, d’extorsions de biens de valeur de la population telle que l’argent, les téléphones, les motos, les radios. On ne doit pas demander des factures ou des taxes parcellaires lors de perquisition. On est à la recherche des ennemis et des armes à feu. Ce n’est pas à cette occasion qu’on doit violer les femmes. C’est pourquoi l’opération doit être programmée par le maire de la ville, les chefs de quartiers, en collaborations bien sûr avec l’armée », conseille ce député national.
L’élu de Butembo invite le Président du Tribunal Militaire de Garnison ainsi que l’Auditeur Militaire à mener des enquêtes sur les crimes contre les habitants et contre les officiers militaires les semaines écoulées.
Pour lui, il est absurde par exemple qu’on se limite à dire que ce sont les maï-maï qui avaient attaqué la résidence d’un Officier de l’Armée près de la Cathédrale, en écartant a priori et sans raison, la piste des règlements des comptes entre militaires.
Bien plus, l’honorable KAMAVU souhaite que tous les citoyens arrêtés arbitrairement soient libérés sans condition.
Au même moment, ce représentant de la Nation met en garde des policiers et des militaires qui sont en train de vouloir prolonger le temps des troubles à Butembo.
« La semaine dernière, j’ai été surpris au ministère de l’intérieur en découvrant un B.I, qui accuse le Commandant adjoint de la police de la ville de Butembo, qui a incité à la haine tribale lors d’un rassemblement du mercredi 30 novembre 2022. Je suis vraiment désolé par ce comportement d’un officier supérieur, je demande au colonel POLO NGOMA en tant que commandant de prendre ses responsabilités, car nous n’avons pas besoin d’intimidations sans cause. Il faut conseiller tous ces jeunes officiers qui ne maîtrisent pas les sensibilités de cette ville. Nous sommes au courant aussi, des tout ce qui se dit au sein de l’armée, et le projet de certains militaires qui se préparent à piller la ville de Butembo. A tous ceux-là et à chacun d’eux, nous demandons d’abandonner ce sale projet. Certains responsables d’unités concernés seront interpellés… », promet-il.
Au finish, le député Éric KAMAVU invite la population à la dénonciation des cas suspects, surtout qu’un groupe de bandits en tenues civiles et munis d’armes à feu est en train d’opérer dans la ville.
Patient Akilimali