RDC : « Il faut lever l’état de siège sans énerver les militaires » (MUHINDO NZANGI)
Faut-il mettre fin brutalement à l’état de siège pour que les militaires quittent à la seconde les fauteuils qu’ils occupent dans l’administration au Nord-Kivu et en Ituri ? La question a été posée ce lundi 17 octobre 2022 au Ministre national de l’Enseignement Supérieur et Universitaire au cours de l’émission BOSOLO NA POLITIQUE. Ce programme était en direct sur Facebook et You Tube.
En réponse, MUHINDO NZANGI BUTONDO pense qu’il faut un processus de levée de l’état de siège. Ce processus doit être ordonnée et refléchi, opine-t-il. Ce membre du Gouvernement pense que par exemple l’Ituri a besoin d’un processus entre l’état de siège et l’après état de siège. Il ajoute que la levée de l’état de siège ne doit pas être fait d’une manière à énerver les militaires qui risqueraient de croiser les bras, par la suite.
« En Ituri par exemple, si vous faites revenir un déchu, en dehors du problème sécuritaire, vous y ajoutez un autre du genre politique majeur qui n’est pas de nature à vous ramener la paix, ce résultat escompté… Et je suis en train de constater que les militaires voient les civils en train de parler trop de l’échec de l’état de siège. Et si par la suite, ils croisent les bras, ça va alors être des carnages terribles sur terrain », pense ce membre du Gouvernement SAMA.
Le Ministre MUHINDO NZANGI BUTONDO reconnait que la côte à attribuer à l’état de siège, c’est l’échec. Il appuie son argumentaire sur les massacres qui continuent, la coupure de la route Beni-Bunia coupée via l’axe Eringeti-Komanda et les incursions des ADF sur la route Beni-Mambasa qui rendent difficile le voyage sur cette autre voie. Le Ministre de l’ESU va jusqu’à démontrer que le rapport des attaques entre les FARDC et les ADF est de 1/20 (un sur vingt). Au finish, il pense que janvier 2023 doit être fixé comme dernier mois de l’état de siège dans un processus de levée graduelle de l’état de siège.
« Par exemple, jusqu’en janvier, qu’on remettre les autorités civiles. Mais déjà en ce mois de novembre, on peut commencer par désengager la justice militaire, on remet la justice, on nomme les maires et bourgmestres civils et à la fin, on pourra réinstaller les Gouverneurs civils. Le temps pour la CENI de se préparer pour qu’il y ait directement élection du Gouverneur dans la province où il y a problème », détaille MUHINDO NZANGI.
Notons que le Ministre MUHINDO NZANGI BUTONDO a ainsi commenté les résultats de l’état de siège après avoir vanté les reformes qu’il a entreprises au niveau du Ministère de l’Enseignement Supérieur et Universitaire.
Patient Akilimali