Nord-Kivu : Edgar Mateso salue la démission du Commandant de la Force de l’EAC dans la mesure où son inefficacité doit interpeller la RDC
Ce que la population attend de la force de l’EAC est très différent de ce qu’elle est en train de vivre su terrain. Propos de Edgar MATESO,, vice-Président de la Société civile, forces vives au Nord-Kivu. Il les a tenus ce vendredi 28 avril 2023 en réaction à la démission du Commandant de la Force de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Est, EAC.
D’emblée, il fait constater que cette force est perçue comme une force d’interposition. La démission du Général JEFF NYAGAH est à saluer.
« Si, la mission a autre chose que l’imposition de la paix, comprenez donc que, celui qui viendra le remplacer va subir les mêmes problèmes, et la République Démocratique du Congo continuera à mettre confiance en des personnes qui ne peuvent pas l’aider alors que la situation est en train de s’enliser», insiste Edgar MATESO, dans une sortie médiatique de ce vendredi 28 avril 2023.
Le constat sur terrain est que, le Mouvement du 23 mars, M23, n’est pas attaqué et n’est pas contraint à déposer les armes alors que la force de l’EAC est venue imposer la paix.
Pour ce faire, la société civile exige que le gouvernement s’assume en tant qu’Etat. En clair, il doit peser de son poids pour que tous ceux qui viennent comme force partenaire à la RDC se rangent dans la logique de pouvoir aider le Pays à sortir du gouffre. Dans le cas contraire, il s’agira d’une force inutile dont il faut soit changer de mandat ou lui demander de se retirer.
« Nous voudrions voir les forces qui viennent appuyer les forces de la République, contribuer à contraindre le M23 de quitter le sol congolais et d’imposer la paix sur le territoire national. Oui, pour la force régionale, si, c’est pour l’offensive. Mais, si c’est une force qui continuera à accompagner l’ennemi à gagner le terrain, et interdire aux forces armées de la République de pénétrer ce qu’ils ont appelé zone tempon, il s’agira d’une force inutile dont il faut demander de partir. », chute-t-il.
Pour contexte, le commandant de la Force régionale de la Communauté d’Afrique de l’Est, EARCF, a démissionné de son poste le 27 avril.
Le Général Jeff NYAGAH l’a fait savoir dans sa lettre transmise au secrétaire général de l’EAC. Il évoque une « menace aggravée » contre sa sécurité et un « plan systématique pour contrecarrer les efforts de la force régionale ».
N’ayant pas les faveurs du gouvernement congolais qui lui reproche de ne pas activer un mandat offensif contre le M23, cet officier kenyan a préféré partir. Il a rappelé que des mercenaires ont visé son ancienne résidence, plaçant des dispositifs de surveillance, fait voler des drones au début du mois de janvier 2023, l’obligeant ainsi à déménager.
Il parle aussi d’une « campagne médiatique bien orchestrée et financée visant sa personnalité » et « les fausses accusations » concernant la gestion, par l’EACRF, de l’offensive du M23.
Il fauter que le président kényan a nommé son successeur ce vendredi 28 avril.
Il s’agit du général de division Alphaxard MUTHURI KIUGU qui conduira désormais les opérations au Nord-Kivu. Jeff Nyagah, lui, est déployé pour de nouvelles fonctions aux USA, lit-on sur iwebrdc.com.
La Force régionale s’est déployée depuis plus de huit mois dans l’est du pays, contrôlant quelques entités libérées par le M23.
Silvain Muhindo