Nord-Kivu : 11 apiculteurs tués, plus de 21 millions d’abeilles mortes, entre autres dégâts de la guerre du M23 sur l’apiculture
La guerre d’agression que mène la rébellion du M23 a aussi affecté le secteur apicole en territoires de Nyiragongo et Rutshuru au Nord-Kivu. C’est ce qui ressort du rapport du Centre d’Education Managériale pour le Développement Intégré, CEMADI. Ce document a été rendu public ce mardi 30 mai 2023, 10 jours après la célébration de la journée mondiale de l’abeille.
Selon le Coordonnateur du CEMADI qui s’est confié à Radio Elimu, La Voix de l’UOR, plusieurs dégâts humains et matériels sont à déplorer suite à cette guerre. L’Ingénieur PALUKU KIGHOMA Alphonse informe qu’au moins 11 apiculteurs ont été tués par balles dans ces deux territoires depuis le début de cette guerre.
Les victimes sont membres de l’Union pour le Développement des Apiculteurs du Secteur Mikeno et Nyiragongo, UDASEMINYA, une structure qui suivait techniquement le CEMADI autour du Parc National des Virunga, avant la guerre.
Selon lui, 97 ruches ont été détruites méchamment par des porteurs d’armes alors que 48 autres ont été incendiées.
Suite à ces incendies et destructions, notre source déplore la mort d’au moins 21 750 000 abeilles, s’il faut considérer que chacune des ruches contenait au minimum 150 000 abeilles.
Pas seulement. Suite à la même guerre, le bureau de l’UDASEMINYA, a déjà été vandalisé. Construit en dur et bien équipé, cet édifice contenait du miel et plusieurs intrants apicoles qu’on ne peut plus retrouver. « Ce bureau sert de quartier général à des rebelles RDF-M23. Tous les matériels apicoles et le kit informatique ont été pillés », déplore l’Ingénieur PALUKU KIGHOMA Alphonse.
Ce dernier indique que le non accès à la zone ne permet pas l’évaluation exhaustive des dégâts causés par la guerre imposée par le M23.
Il faut noter que la contrée Mikeno-Nyiragongo a déjà connu d’autres facteurs à la base de la mort des abeilles. Il s’agit d’abord de l’agriculture chimique qui utilise beaucoup de pesticides sur les cultures maraichères comme la pomme de terre.
Ensuite, la présence des gaz nuisibles des volcans actifs qui asphyxient beaucoup d’insectes pollinisateurs.
Troisième cause, PALUKU KIGHOMA évoque les mauvaises pratiques apicoles traditionnelles des apiculteurs et chasseurs de miel, le cas des peuples autochtones forestiers Batwa qui tuent beaucoup d’abeilles.
Enfin, les éruptions volcaniques antérieures, surtout de 2021, qui avaient tué beaucoup d’abeilles dans les ruches installées.
Patient Akilimali