Lubero : Risque de pénurie de médicaments dans la zone de santé de Kayna suite à l’afflux des déplacés qui fuient la guerre imposée par le M23
Dans la zone de santé de Kayna au sud du territoire de Lubero, l’afflux des déplacés de guerre provoque la rareté de médicaments dans plusieurs aires de santé de la région. Le médecin chef de zone de santé lance un SOS aux personnes de bonne volonté pour appuyer les différentes structures sanitaires opérant dans cette partie.
Ces déplacés de guerre qui fuient les affrontements entre les FARDC et les rebelles du M23 dans la chefferie de Bwito du territoire de Rutshuru sont dépourvus de tout et se font soigner plutôt gratuitement.
Mais, leur nombre commence à peser sur les stocks de médicaments des structures sanitaires de la Zone de Santé de Kayna. C’est ce qu’affirme le docteur Aloys MALIYABWANA, médecin chef de zone de santé.
Il déclare que depuis le 7 mars dernier, au moins 14 structures sanitaires sur les 23 que compte cette zone de santé ont connu une rupture de stocks en médicaments, à la suite de l’afflux des déplacés qui bénéficient d’une prise en charge gratuite.
Le médecin chef de zone de santé lance un appel aux partenaires ainsi qu’aux personnes de bonne volonté pour appuyer cette zone de santé qui dessert une population estimée à plus de 45 mille habitants, sans compter les déplacés.
« Des malades enregistrés parmi les déplacés, nous avons été obligés de les soigner gratuitement vu la vulnérabilité. Nous avons fait un feu vert pour les centres de santé, même sans appui, on s’est coupé à mille morceaux pour aider les victimes de cette guerre. Le stock est en train d’être vidé surtout qu’il n’ay a pas de financement extérieur », décrit-il.
Depuis la conquête de certaines localités de la chefferie de Bwito par les rebelles du M23, des mouvements des déplacés ont été vécus dans la partie sud du territoire de Lubero notamment à Kanyabayonga, Kayna , Kirumba et environs. Sur place, ces déplacés passent la nuit dans des églises et écoles pour certains, et d’autres dans des familles d’accueil. Les conditions sanitaires sont très difficiles pour ces vulnérables, déclare le docteur ALOYS MALIYABWANA.
Beaucoup partagent les salles de classe avec les écoliers dans certaines écoles de la zone. Deux cas de décès ont été enregistrés en moins d’un mois, à cause des mauvaises conditions, poursuit le docteur Aloys MALIYABWANA.
« Nous avons enregistré même déjà deux décès. Les difficultés que nous rencontrons sont liées à cette rupture en stock de médicaments. Il y a des déplacés qui restent dans des écoles, dans des églises ; les enfants et les adultes ensemble. Voyez ce qu’on peut avoir comme difficulté d’ordre sanitaire, toutes ces intempéries, les infections respiratoires, les conditions sanitaires non réunies, pourquoi des viols qui peuvent survenir dans des conditions pareilles », enchaîne ce professionnel de la santé.
A noter qu’environ 180 tonnes de vivres et non vivres ainsi que de produits pharmaceutiques, aide du gouvernement congolais, ont été reçues, en début de ce mois, par les autorités du sud de Lubero et les représentants des déplacés.
Laetitia Vusara, depuis Lubero