« Les ingénieurs ne doivent pas céder aux caprices des maîtres d’ouvrages. L’écroulement nous est imputable à 10 ans » (Professeur MAKENGO dans un échange de l’IBTP)

« Les ingénieurs ne doivent pas céder aux caprices des maîtres d’ouvrages. L’écroulement nous est imputable à 10 ans » (Professeur MAKENGO dans un échange de l’IBTP)

12. septembre 2022 Allgemein 0

Tant mieux ne pas rendre service que de servir sans assurance de la qualité. C’est un conseil prodigué aux ingénieurs en construction par un spécialiste en Bâtiments et Travaux Publics. Le Professeur Docteur Ingénieur MAKENGO LUTIMBA Hubert l’a dit le dimanche 11 septembre 2022. C’était au cours d’une séance d’échange organisée dans la salle de la mairie de Butembo autour de la problématique de l’écroulement des immeubles à Butembo et dans d’autres coins de la RDC.

Vue des participants et des orateurs à la séance de l’IBTP. Ph. Joël Tali/Moto TV

Ce partage porte la signature de l’Institut du Bâtiment et des Travaux Publics, IBTP Butembo, sous le patronage du Ministre de l’ESU, MUHINDO NZANGI BUTONDO.

Dans ses ajouts et commentaires pour compléter les exposants des sous-thèmes, le spécialiste a insisté que les ingénieurs doivent se souvenir, à chaque instant, d’une disposition de leur déontologie, qui met les immeubles sous leur responsabilité pendant dix ans.

C’est cela la responsabilité décennale que le Professeur MAKENGO a expliquée au cours de l’interview récapitulative qu’il a accordée à la presse.

En effet, le constat est tel que certains maîtres d’œuvres dictent la voie à suivre aux ingénieurs en termes de techniques de construction ou de choix de matériaux pour des raisons économiques. Option devant laquelle des ingénieurs, à la recherche de l’emploi, cèdent.

Photo d’illustration de l’immeuble qui s’est écroulé en août à Butembo

Et en cas d’écroulement du bâtiment, ce sont les ingénieurs qui sont doigtés, déplore le Professeur MAKENGO LUTIMBA Hubert.

Les orateurs devant les participants

« Les propriétaires des bâtiments n’ont pas la connaissance des lois et règlements en la matière. Il y a deux voies de résoudre ces problèmes. Par exemple, s’appuyer sur des exemples des maisons mal construites et les conséquences qui s’ensuivent soit alors essayer de refuser, c’est un droit de refuser d’utiliser des matériaux qui ne sont pas convenables, de modifier des plans et techniques de construction ainsi que tout ce qui peut concourir à la catastrophe. A dix ans de construction, il (l’ingénieur, ndlr) est soumis à la responsabilité décennale, donc il est responsable de tous les aléas dans cette période », avertit ce spécialiste.

A part cette piste, le secrétaire général académique de l’IBTP Butembo, plaide pour la dotation de cet établissement en laboratoire pour analyser le sol et les matériaux de construction.

Le Chef des Travaux Julien KAHIGHANA l’a fait entendre lors de son exposé sur le rôle des IBTP dans la réalisation et la sécurité des ouvrages.

« C’est une obligation pour la société civile de doter l’IBTP d’un minimum de laboratoire pour arriver à faire ce que doit faire l’IBPT. Sinon, nous serons toujours là en train de crier. Prenons l’exemple de Goma, c’est la FEC Goma qui vient de doter l’ULPGL Goma d’un laboratoire. Et ce laboratoire aide la ville et toute la province », recommande le Chef de Travaux KAHIGHANA.

A l’occasion de la même séance d’échange, l’Assistant Ingénieur KASEREKA MUSAVULI Jeannot a exposé autour de la nécessité de simulation des structures et de la mise au point des notes de calcul avant toute réalisation des édifices.

Pour sa part, le Chef de Travaux architecte MUTUTI MAHAMBA Aimé a exposé sur la problématique des matériaux de construction et de la nécessité de la règlementation.

Bien plus, l’Assistant urbaniste Providence SIRIWAYO a parlé de la responsabilité du Ministère attaché à l’urbanisme et habitat et nécessité de la planification urbaine.

Enfin, le Chef de Travaux KASEREKA MWASASI Gédéon a exposé autour de la responsabilité des partenaires dans la construction des édifices.

Patient Akilimali