Crise du M23 : « Les solutions importées peuvent apporter une sorte d’accalmie sans résoudre le problème de manière durable » (Doctorant Jacques VYALIRENDI de l’UOR Butembo)
Les solutions importées ne sont pas celles qui sont indiquées pour mettre fin à la rébellion du M23 à l’Est de la RDC. C’est un avis du doctorant Jacques VYALIRENDI, Enseignant en Relations Internationales à l’Université Officielle de Ruwenzori.
Joint depuis Nairobi au Kenya ce jeudi 24 novembre 2022, il amorce que le retrait du M23 des localités conquises est une question difficile à mettre à œuvre. « Le M23 se sent encore fort pour exercer une pression sur le Gouvernement de façon à obtenir des réponses à ses revendications. Aussi, il n’a pas encore vu les forces de l’Eastern African Community en action. Donc, cette rébellion joue aussi sur cette attente », fait-il constater.
Raison pour laquelle le Doctorant Jacques VYALIRENDI pense qu’il revient au Gouvernement congolais de mobiliser l’Armée et ses partenaires de l’EAC en vue de lancer des actions offensives contre le M23. Pour lui, la RDC doit afficher sa ferme détermination à faire feu sur le M23 au cas où il ne se retirait pas des positions occupées.
Notre interlocuteur s’inquiète également de l’absence de l’Ouganda au mini-sommet de Luanda en Angola.
« Nous savons très bien que c’est l’Ouganda qui a hébergé une bonne partie des anciens combattants du M23 après les premiers accords, ce pays a un rôle à jouer mais il n’a pas été représenté au plus haut niveau », démontre-t-il.
Dans la foulée, le Doctorant Jacques VYALIRENDI opine que la solution au problème du M23 et aux autres problèmes d’insécurité se trouve entre les mains du Gouvernement congolais. S’il s’agit du dialogue, il doit s’organiser et voir comment répondre aux revendications et du M23 et d’autres groupes rebelles en y allant de manière systématique et stratégique, pense-t-il. Si le Gouvernement lève l’option de la puissance du feu, alors, il doit convaincre et mobiliser ses partenaires que l’unique solution, c’est la force et ainsi lancer des opérations offensives contre les rebelles.
« Je sais que ce n’est pas une solution pas du tout facile compte tenu de la complexité de la situation est du fait que d’autres pays de la région ne peuvent pas accepter aussi facilement que ça de s’engager aux côtés du Gouvernement lorsque ces Etats savent que certains pays voisins sont impliqués d’une manière ou d’une autre… En réalité, la solution au problème du M23 viendra de l’intérieur si nous voulons qu’elle soit durable. Nous avons vu des solutions importées parce que ce n’est pas la première fois que des sommets et des dialogues sur des cas de dialogues… Ces solutions importées peuvent apporter une sorte d’accalmie pour un petit moment mais ces solutions ne résolvent pas le problème de manière durable », chute le Doctorant Jacques VYALIRENDI.
Pour rappel, le président angolais, le Président angolais était l’hôte ce mercredi 23 novembre d’un mini-sommet sur la paix et la sécurité dans l’est de la RDC qui réunissait ses homologues congolais, rwandais, burundais et l’ancien chef d’état kényan, nommé facilitateur pour la mise en place du processus de paix de Naïrobi pour la Communauté est-africaine.
Les participants ont appelé à la « cessation des hostilités en général, et en particulier des attaques du M23 contre les FARDC et la Monusco. Ils invitent aussi au respect du processus de paix de Nairobi, de la feuille de route de Luanda et des conclusions de Bujumbura et soutiennent le déploiement de la force régionale de l’EAC. Parallèlement, le M23 doit se retirer des zones occupées dès le vendredi 25 novembre. Le texte prévoit aussi la mise en place d’une zone tampon avec le soutien de la Monusco et des forces régionales comme prévu dans le cadre des négociations des chefs d’Etat-major de l’EAC du 8 novembre 2022.
Patient Akilimali