Butembo : Une équipe de la Croix-Rouge fait effacer ses emblèmes des murs des pharmacies et structures sanitaires
« Rien n’est perdu pour moi, je dois me conformer à la loi de la République. Laissons la Croix-Rouge travailler avec son emblème ». Propos du secouriste Jimmy MWANAMUTO, après l’effacement des emblèmes de la Croix-Rouge sur le mur de sa structure sanitaire à Vulema, ce vendredi 26 Mai 2023.
En effet, dans la suite de la coloration de la journée du 08 Mai dédiée mondialement au mouvement de la Croix-Rouge, une équipe de la Croix-Rouge a été à pieds d’œuvre pour effacer les emblèmes de la Croix-Rouge, utilisés abusivement par certains responsables des pharmacies et structures sanitaires en ville de Butembo.
Ceux-ci ont été sensibilisés d’avance sur les risques relatifs à cette utilisation abusive desdites emblèmes.
Cette activité a été amorcée à 10 heures à la pharmacie Secouphar, basée sur la route Mutsanga, non loin du pont Saghasa.
Cette même activité s’est poursuivie à Limboro au poste de santé Notre secours/Salama, retrouvé dans l’aire de santé Tulizeni, dans la zone de santé de Katwa.
Des structures sanitaires de Kitatumba et de Vulema ont été également concernées par cette activité.
Il était question ici pour un peintre d’effacer les emblèmes de la Croix-Rouge retrouvés sur les murs des pharmacies et structures sanitaires qui ont concerné les descentes effectuées ce vendredi.
Monsieur Alain KIRO MALIYAMUTOTO, chargé de communication au sein du Comité International de la Croix-Rouge, CICR Nord-Kivu, révèle que l’utilisation abusive de ces emblèmes expose à plusieurs risques et à la confusion.
Par exemple, celui qui les utilise sans en avoir qualité fait passer le mouvement de la Croix-Rouge pour une structure commerciale, alors qu’il est exclusivement humanitaire. « Une personne qui n’est pas neutre dans les conflits armés ou dans les controverses ne peut se retrouver en train d’utiliser l’emblème de la Croix-Rouge. Ce qui ne permettra pas à notre mouvement de la Croix-Rouge d’accéder facilement aux victimes, car on aura déjà une coloration. Le deuxième risque, c’est de faire passer le mouvement de la Croix-Rouge pour une structure commerciale, alors qu’il est exclusivement humanitaire », insiste -t-il.
Dans la foulée, le secouriste Jimmy MWANAMUTO, tenancier d’une structure sanitaire à Vulema dont les emblèmes de la Croix-Rouge ont été également effacés, se dit optimiste face à cette décision.
Pour lui, il faut laisser la Croix-Rouge travailler avec son emblème. « J’ai un sentiment de satisfaction parce que depuis tout ce temps on travaillait avec l’emblème de la Croix-Rouge illicitement. Dès lors qu’ils nous ont invité et nous demander de le changer, je suis vraiment optimiste que nous allons nous remettre dans les mains de l’Etat pour payer encore les taxes et laisser la Croix-Rouge travailler avec son emblème. Ce n’est pas une perte pour moi, c’est une recommandation que je dois respecter », laisse entendre le secouriste Jimmy.
Il convient de noter qu’une activité similaire a été réalisée en ville de Beni avant l’étape de Butembo.
Samuel Lukalango