Butembo : « Pour le cas des massacres, il faut savoir dire vrai pour que la population s’engage à accompagner ceux qui se battent pour la paix» Me Kabuyaya de l’ASADHO à l’ULPGL

Butembo : « Pour le cas des massacres, il faut savoir dire vrai pour que la population s’engage à accompagner ceux qui se battent pour la paix» Me Kabuyaya de l’ASADHO à l’ULPGL

31. mai 2024 Allgemein 0
Partager les articles de Radio Elimu UOR

L’Association Africaine de défense des Droits de l’Homme, ASADHO a conféré avec la communauté universitaire de l’ULPGL-Butembo ce vendredi 31 Mai 2024. Dans les enceintes de l’Université Libre des Pays des Grands-Lacs, le conférencier a abordé la double Dimension préventive et réparatrice des droits de l’homme.

Maître KABUYAYA WAVOMUNDU Luther a appelé chaque membre de la communauté à prêcher par l’exemple pour une citoyenneté responsable.

Réunis autour du thème : « le droit de connaitre la vérité et la liberté de dire la vérité sur l’insécurité à l’Est de la RDC : Cas des massacres de Beni », étudiants, Enseignants et Cadres sociaux ont répondu présent.

KABUYAYA WAVOMUNDU Luther a révélé les modes de protection de droits de l’homme dans le respect de la vérité.

« Le droit à la vérité se fonde sur l’obligation de l’Etat de protéger les droits de l’homme. Le droit de la vérité est lié à l’obligation de l’Etat de protéger de l’homme, l’Etat a le devoir de dire la vérité aux citoyens. Cela découle aussi du droit à l’information puisque l’information est un droit prévu par la constitution. Pour le cas des massacres par exemple, il faut savoir dire vrai pour que la population s’engage à accompagner ceux qui se battent pour la paix et l’ordre public. On ne doit pas se courber aveuglement derrière une information qu’on sait réellement qu’elle est fausse selon l’événement duquel la société doit être informée. L’information à laquelle les citoyens ont droit ce n’est pas n’importe quelle information, ça doit être la vraie information dans une société démocratique », a exposé Maître LUTHER KABUYAYA, Cadre de l’ASADHO et auteur de « DECONSTRUCTION DE LA THEORIE DE LA DESOBESISSANCE CIVILE », livré paru aux Editions Academia, 2023.    

Ce conférencier qui a profité d’exposer les enjeux autour de son ouvrage des éditions Academia, est revenu sur la place du journalisme d’investigation pour éviter d’épouser aveuglement les déclarations officielles dans l’exercice de la liberté de la presse.

Ainsi, après échange houleux, il a alors invité les participants à cesser de coopérer avec le mal malgré la théorie du monopole de la violence physique qui n’est que dans le cadre de maintien de l’ordre public. « Le droit s’arrache mais ne s’offre pas » rappelle –LUTHER KABUYAYA.

« Question : Pourquoi l’Etat s’attaque farouchement à ceux qui veulent se révolter de la violation des droits qui n’ont pas été respectés. Réponse : c’est une incitation aux agents publics qui sont dans le sillage des opérations ou des évènements de nous révéler la vérité. C’est un nouveau concept qui doit être exploité ou à capitaliser. Vous vous rapperez que la théorie de Thomas HOBS qui a été le premier à théoriser cette conception du pouvoir de l’Etat. Cette théorie parle du monopole de la violence physique malheureusement qui est par moment utilisé pour protéger des intérêts particuliers. Mais il est tout à fait normal que dans le cadre du maintien et du rétablissement de l’ordre public, nous pensons que face à ça, nous avons parlé de la non-coopération. On dit souvent que le droit ne s’offre pas mais il s’arrache. Donc, il faut lutter dans l’histoire de l’humanité puisque vous savez que pour obtenir un droit, pour obtenir la souveraineté, les peuples se sont battus », a facilité LUTHER KABUYAYA, Juriste et Cadre de l’ASADHO.

Cette conférence qui a réuni une centaine a répondu à l’attente satisfaite de l’ASADHO par le biais de l’animateur social KAMBERE AUGUSTIN.

« Je remercie les autorités que nous avons rencontrées à l’ULPGL qui nous ont prévu l’auditoire qui nous a permis de rassembler les participants pour le bien-être de notre société. La conférence s’est bien passée parce que nous avons été bien reçus et notre exposé a été riche parce que la preuve en est que nous avons trouvé beaucoup d’intervenants qui ont été éveillés à dire la vérité. Nous ne sommes pas venus dire la vérité sur les massacres de Beni mais nous sommes venus montrer comment on peut prendre le courage de dire la vérité, de dénoncer le mal. Ce n’est pas seulement pour les massacres de Beni mais sur différents niveaux de notre société, employé-employeur, et même dans les institutions pour savoir comment on peut prendre le courage de dire la vérité parce qu’elle est toujours étouffée », s’est senti satisfait KAMBERE AUGUSTIN, animateur social au sein de l’ASADHO. 

En référence des rapports du Bureau conjoint de Nations Unies pour les droits de l’homme et du Bureau d’Etudes sur le Congo, de la mission d’information ainsi que celui de la commission parlementaire, les ADF restent les responsables principaux des massacres de Beni depuis Octobre 2014 au-delà des accusations attribuées aux organes informelles.

Dans l’esprit du document « DECONSTRUCTION DE LA THEORIE DE LA DESOBESISSANCE CIVILE », plusieurs enjeux ont été au cœur de débat dont la maitrise de la loi, de l’information, de la réserve, de la résistance et de l’engagement à l’action citoyenne.                                                                                                

Jures Kizito