Butembo : « Nous en avons marre avec les dégâts à Mutitiro-Rughenda. Que ces gens adhèrent à la voie pacifique déjà tracée. On ne demande pas beaucoup d’argent » (Muhindo Mboko Samuel)
Finalement, que pense le gagnant dans le dossier de Rughenda-Mutitiro à propos de ce que vont devenir les personnes sujettes au déguerpissement ? C’est à la recherche de la réponse à cette question que Radio Moto, Moto TV, RUK et Radio Elimu, La Voix de l’UOR, sont allées interroger monsieur MUHINDO MBOKO Samuel.
Au cours d’une interview qu’il nous a accordée le soir de mercredi 23 novembre 2022 à Butembo, il a déclaré que lui-même veut que la population de cette partie de la commune Bulengera vive en paix. Mais, selon lui, cette paix a pour préalable de passer à la mairie qui attend tous les candidats au déguerpissement pour la solution pacifique. Cette solution a été trouvée à l’issue des rencontres présidées par la Commission Diocésaine Justice et Paix de Butembo-Beni et la mairie de Butembo. A entendre monsieur MUHINDO MBOKO Samuel, la mauvaise volonté des déguerpis à lui remettre la redevance est celle qui complique les choses, inutilement.
« Jusqu’aujourd’hui, personne n’est encore arrivé à la mairie. Plutôt, ils ont initié une mutualité dite SILWAMUGHUMA qui vient de mettre sur pied un groupe de miliciens armés. Ils veulent me tuer mais je dis que cela ne va pas arriver. Même si je mourais, tous les jugements sont déjà sortis en me reconnaissant propriétaire. Et vous, dites aux gens qu’ils avaient été trompés. Nous sommes disposés à les accueillir. Par exemple, si une parcelle a la valeur de 5 000 $, la vie étant difficile, nous pouvons accepter même 2 000. Nous sommes prêts à orienter toute personne désireuse. Il n’y a pas de problèmes. Nous préparons le déguerpissement. Que celui qui ne souhaite pas venir vers nous s’en aille », recommande MUHINDO MBOKO Samuel.
MUHINDO MBOKO Samuel poursuit qu’il compatit avec la population de ces cellules. Et de poursuivre qu’un seul geste de reconnaissance suffit pour que quelqu’un soit libre dans la jouissance de la parcelle achetée des mains de ceux qui n’avaient pas qualité de vendre. A ce stade, il préfère que plus personne ne meure suite au déguerpissement effectué sur sa « terre ».
« Moi, j’ai pitié de la population en voyant plusieurs personnes déjà entraînées dans le mensonge. Au lieu de poser la question au maire, mais ces habitants s’enlisent à ne pas reconnaître le propriétaire terrien et à bouder le maire. Moi et l’Etat, nous n’avons pas de problème. Il y a un acte d’engagement déjà signé à la mairie. C’est mieux pour eux de se diriger vers la mairie et cette dernière va leur indiquer la voie pour qu’ils soient libres. Il y en a à Misebere de ceux-là qui n’avaient peut-être pas donné grand-chose. Les uns avaient donné 200 $, les autres 100. Effectivement, vous voyez quelqu’un, il n’a pas de moyens et vous prenez pitié. C’est le respect affiché qui compte. J’ai plus de 1000 personnes qui m’ont déjà reconnu et n’ont pas de problème, inutile de les citer nommément ici. On ne peut pas demander à quelqu’un ce qu’il n’a pas. Mais, du point de vue respect, l’autre côté-là n’a pas la bonne côte. Ces gens sont contre leur chef terrien et contre l’Etat. Qu’ils ne font plus tuer les gens là-bas », poursuit MUHINDO MBOKO Samuel.
A 20 ans de ce conflit foncier, MUHINDO MBOKO Samuel dresse un bilan de 8 morts et de 3 blessés. Parmi les morts figurent son père biologique, son épouse et un avocat tués sur cette concession.
Notre interlocuteur conclut que le Gouverneur de province projette de réunir les représentants de différentes parties concernées pour décider de bons mécanismes de rétablir le gagnant dans ses droits. Notons que ledit conflit foncier a déjà fait objet des procès au Tribunal de paix de Butembo, au Tribunal de Grande Instance de Butembo et dernièrement à la Cour de cassation à Kinshasa.
Toutes ces instances judiciaires confirment MBOKO comme propriétaire de la portion de terre disputée entre les membres d’une même famille. En fait, il s’agit de 4 lignées familiales, chacune d’elle avec sa portion de terre. Selon Samuel MBOKO, d’autres s’étaient déjà emparées de sa partie qui couvre les cellules MBOLU, MUTITIRO et VUSUMBA du quartier Rughenda en commune Bulengera.
Patient Akilimali