Butembo : Ces habitants qui pensent que la présence de la MONUSCO jouait pour beaucoup dans la sécurité et l’économie à Bel-Air
Le départ de la MONUSCO de Butembo aura été à la base de la détérioration de la sécurité non loin de sa base située en cellule-Bel Air du quartier NGERE en commune Kimemi. Constat réalisé ce lundi 29 mai 2023 par Radio Elimu, la Voix de l’UOR, lors de sa descente dans cette cellule. Il était question de rencontrer des habitants pour qu’ils évaluent le temps passé après MONUSCO dans cette partie de la ville.
Nos reporters ont d’abord rencontré un habitant qui lance que depuis que la MONUSCO a quitté Bel-Air, la population a été obligée, un moment, de dormir tôt en craignant la présence des militaires qui s’y étaient déployés. MUSUBAO MUSIHIRWA se rappelle qu’avec la MONUSCO, c’était du calme total.
« La MONUSCO nous protégeait bien. On pouvait arriver ici même à 22 heures sans être inquiété par qui que ce soit. Ceux qui étaient venus après la MONUSCO nous avaient menti qu’ils étaient pour notre sécurité et celle de nos biens. Qu’ils soient formés de nouveau parce que leur instruction avait bâclé visiblement », propose MUSUBAO MUSIHIRWA.
Le regret, c’est aussi dans le secteur économique. Un boutiquier qui exerce non loin de la base de la MONUSCO à Bel Air témoigne que depuis le départ des casques-bleus, ses affaires ont connu une régression. Le souhait de Jackson MUHINDO, c’est de voir la MONUSCO revenir.
Cet opérateur économique a en mémoire des prix excédentaires par lesquels les onusiens achetaient ses produits, sans discussion.
« Lorsqu’ils sont partis, ceux qui étaient venus les remplacer nous ont ravi nos biens. Je garde des souvenirs de la MONUSCO pour le fait que ses agents pouvaient venir acheter mes articles sans discussion. La MONUSCO peut revenir. Elle nous éclairait avec ses projecteurs ici et cela nous faisait éviter des accidents. Qu’il s’agisse des noirs ou des soldats de la race blanche, pas de problème », opine ce commerçant.
Cette désolation est aussi exprimée hors micro par des femmes qui indiquent que leur petit commerce de bananes a sombré suite au départ des agents onusiens.
En attendant, le Chef de cellule NGERE, souhaite le retour de la MONUSCO. Question de mettre fin aux tracasseries qui venaient d’imposer la peur dans cette cellule. Pour KAKULE MUHANA Célestin, après la MONUSCO, c’est pire qu’avant la MONUSCO, du moins dans sa cellule.
« Nous n’avions pas de problème avec la MONUSCO ici. C’est vrai, on voyait les casques-bleus seulement aller puiser de l’eau sans aller traquer l’ennemi à Beni. Mais, ceux qui avaient remplacé la MONUSCO nous avaient causé plus de tort pour avoir qualifié nombreux habitants de maï-maï », indique notre interlocuteur.
Notons que l’humanité célèbre la journée internationale des casques-bleus ce lundi 29 mai 2023. Une occasion de rendre hommage à ces soldats de la paix qui quittent leurs pays et aller militer pour la cause de la paix dans d’autres pays.
Mais, à l’Est de la RDC, les soldats de la mission onusienne sont accusés d’inefficacité. Raison pour laquelle, en juillet et août 2022, des habitants de Butembo avaient manifesté pour réclamer à cor et à cri le départ de ces soldats dont la présence était jugée inutile.
Chose obtenue après la mort de quelques soldats onusiens et des manifestants.
Fundi Meleki et Jean Cikuru