Butembo : Blessé par une balle tirée par un présumé militaire à KAVITERO, le taximan KALEBU donne son témoignage (A découvrir aussi le Message du Maire et celui de l’Armée)

Un homme a été blessé par balles lors des crépitements de balle entendus vers 20 heures du lundi 24 avril 2023 en cellule KAVITERO du quartier NGERE en commune Kimemi en ville de Butembo. La victime est prénommée Kalebu, taximan de l’AMOTAV. Ce Mardi 25 avril 2023a Radio Elimu, La Voix de l’UOR, est allée à sa rencontre dans la structure sanitaire qui le soigne.

Selon notre interlocuteur, les auteurs de ces détonations seraient des militaires qui voulaient tracasser la paisible population dans cette entité. Monsieur Kalebu ajoute qu’il était surpris par des coups de balle avant que ces militaires le poursuivent en tirant sur lui. Une balle l’a atteint à la jambe. Cet habitant de Butembo présumé que sa moto a été récupérée par des militaires.

« Je ne savais pas qu’il y avait crépitement dans notre quartier. J’ai quitté la ville de mon lieu de service, alors je suis tombé subitement dans l’embuscade. Pendant qu’ils tiraient dans ma direction, j’ai essayé de fuir. Malheureusement, la balle a atteint ma jambe. Mais j’ai continué toujours à fuir pour sauver ma vie. Comme j’étais blessé, j’ai laissé ma moto en cours de route et ces militaires l’on emportée jusque maintenant. Vraiment si ces militaires continuent ainsi, ils vont nous exterminer alors que nous avons tant des problèmes à résoudre dans le pays », indique cet homme après sa sortie du bloc opératoire pour l’extraction de la balle de sa jambe.

Plaidoyer pour la discipline

Tout en regrettant les actes de ces militaires qui inquiètent la population alors que leur mission est de la protéger, KALEBU appelle le gouvernement à multiplier les formations aux militaires sur la question de comment vivre aisément avec la communauté, ou soit de délocaliser toutes les positions militaires au milieu de la population.

« Leur mission, c’est protéger la population mais ces sont eux qui tracassent la population en premier. Nous appelons le gouvernement à bien encadrer les militaires et délocaliser ces positions qui sont au milieu de population », conclut notre interlocuteur.

Contexte

Pour contexte la tension a monté d’un cran le matin de ce mardi 25 avril 2023 dans cette partie de la ville commerciale du Nord-Kivu. Ce, au lendemain d’une soirée agitée caractérisée par des détonations. Certaines sources indiquent que des porteurs d’armes, que des habitants voulaient dénicher lors du partage de leur butin de pillage, ont tiré plusieurs coups de feu pour dissuader ces citoyens. C’est dans ces circonstances moins claires qu’un militaire aurait perdu la vie. Aux heures matinales de ce mardi 25 avril 2023, des scènes de pillages et des arrestations ont été déplorées dans le périmètre le plus proche du lieu de la scène.

Ce qu’en disent les autorités

Dans un message que le maire a donné sans parler clairement des incidents, le Maire intérimaire appelle la population au calme. « Pour ce qui s’est passé, le constat vient d’être fait et la justice est en train de s’occuper de tout ce qui s’est passé. Nous insistons, que la population se tranquillise. Vous nous voyez, depuis le matin, nous sommes dans des réunions, la justice fera son travail. Nous le saurons après, laissez-nous le temps de compulser la situation pour que nous puissions vous donner les détails. Que les habitants rentrent dans leurs maisons », a lancé le Maire de Butembo, dans un message donné au micro de Rémy MUGENI, Attaché de presse à l’hôtel de ville.

Pour sa part, le porte-parole de l’Armée a également donné sa version des faits la mi-journée de ce mardi 25 avril 2023. Dans un message nous parvenu, le Capitaine Anthony MWALUSHAYI dénonce que certains jeunes de Butembo œuvrent pour l’insécurité et le désordre. « Pas plus tard que dans la nuit, aux alentours, ces jeunes ont tué un soldat des FARDC qui était dans sa mission régalienne. En le lynchant, ils ont empêché ses collègues de récupérer le corps de ce soldat. Et ç’a dégénéré jusque vers 23 heures où l’Armée a réussi à récupérer le corps de ce militaire qui avait quitté sa famille pour venir combattre pour le retour de la paix. Le matin de ce mardi, l’Armée, les enquêteurs sont descendus sur le terrain pour mener les enquêtes. Mais, les jeunes ont barricadé les routes. Les FARDC mettent en garde tous les jeunes qui seront cités d’avoir participé à ce fait. Nous prenons des dispositions nécessaires pour sécuriser la population et ses biens », conclut le porte-parole de l’Armée.

                                                                Dagzos Bailanda et Patient Akilimali