Butembo-Beni : Population laissée sans sécurité et sans défense, Mgr Sikuli interpelle les autorités à mettre fin  au calvaire qui a trop duré dans cette région martyre 

Butembo-Beni : Population laissée sans sécurité et sans défense, Mgr Sikuli interpelle les autorités à mettre fin  au calvaire qui a trop duré dans cette région martyre 

18. juin 2024 Allgemein 0
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« J’interpelle les autorités du pays à mettre fin  au calvaire du Peuple  congolais en général et de la population du Diocèse de Butembo-Beni en particulier, calvaire qui a trop duré dans cette région martyre : d’Eringeti à Kanyabayonga,  de Kasindi à Manguredjipa en passant par Bwisegha et Aloya-Cantine ». Ce sont les mots contenus dans le Message de dénonciation,  de compassion et d’annonce signé et rendu public ce mardi 18 juin 2024 par l’Evêque diocésain.

Dans ce document dont Radio Elimu, La Voix de l’UOR, dispose d’une copie, Monseigneur SIKULI PALUKU Melchisédech amorce que son Diocèse est très exaspéré des tueries enregistrées en ce mois de juin. « Selon les informations à notre possession, ces gens sans foi ni loi ont volé plusieurs biens de valeur, incendié des maisons d’habitation, des structures sanitaires, des installations des activités commerciales   ainsi que des matériels roulants ; violé des filles et des femmes, kidnappé des personnes dont nul n’a aujourd’hui aucune trace, et tué bien d’autres, et tué bien d’autres. Quel ravage ! La population est laissée sans défense et sans sécurité. Abandonnés à leur triste sort, les survivants n’avaient d’autres issue que de se réfugier vers des zones plus sécurisées », expose l’Evêque de Butembo-Beni.

C’est dans cette logique que Monseigneur SIKULI dénonce « une énième fois ce drame indescriptible » et souligne que dénoncer ces violations graves et actuelles de la dignité humaine est un devoir. « J’exprime ma compassion envers toutes les populations éprouvées d’une manière ou d’une autre. Je ne me lasserai jamais d’annoncer que, avec la mobilisation de tous les Congolais, le bien triomphera du mal, la  vie vaincra la mort et la vérité finira par vaincre  le mensonge. Dans cette dernière perspective, j’exhorte toute la population à s’approprier le Message de l’Assemblée Episcopale Provinciale de Bukavu (ASSEPB) à savoir : ‘‘Non, je ne mourrai pas, je vivrai’’ », exhorte ce Prélat catholique.

Pour contexte, des jeunes en colère ont mis fin à la vie de deux militaires FARDC dans la nuit de vendredi 14 à samedi 15 juin à Njiapanda, une localité du groupement Manzya de la chefferie des Baswagha, dans le territoire de Lubero. Selon l’administrateur du territoire de Lubero, ces militaires revenaient du village de Maikengu pour ravitailler leurs compagnons d’armes en vivres.

En revenant de la zone, ces derniers sont alors tombés dans une embuscade tendue par les jeunes en colère non autrement identifiés entre Kambau et Njiapanda vers 22 heures.    Les armes de ces deux ont été emportées par ces jeunes et le véhicule, brûlé également par ces manifestants.

Ces incidents sont survenus après des attaques meurtrières des ADF perpétrés mercredi 12 juin 2024 dans la bourgade de Maikengu en paroisse Mater Dei de Njiapanda en secteur des Bapere où 42 personnes ont été tuées et des dizaines des blessés, des maisons et engins roulants incendiés par les assaillants.

Le Diocèse de Butembo-Beni pleure aussi ses fils et filles massacrés entre le 4 et le 7 juin 2024.  Il s’agit d’au moins 96 civils tués à la machette, dans 12 villages des paroisses catholiques Saint Mbaga Tuzinde de Visiki et Saint Mathieu de Cantine-Aloya   en secteur Beni-Mbau,  territoire de Beni. 

Patient Akilimali