Butembo : Avec des chiffres à l’appui, l’Auditeur Militaire  montre qu’il n’est pas responsable du surpeuplement en la prison de Kakwangura

Butembo : Avec des chiffres à l’appui, l’Auditeur Militaire  montre qu’il n’est pas responsable du surpeuplement en la prison de Kakwangura

17. août 2024 Allgemein 0
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L’Auditorat Militaire, garnison de Butembo, est-il responsable du surpeuplement au sein de la prison urbaine de Butembo ? Radio Elimu, La Voix de l’UOR, a posé cette question ce samedi 17 août 2024 au Chef de cette juridiction. La préoccupation nait, en effet, des allégations contenues dans une pétition individuelle signée le 14 août 2024 par SEKERA KASEREKA KIVASUVUAMO, citoyen congolais et acteur politique.

L’auteur de ce document lui confère l’objet : « Surpeuplement et flambée des décès, comme jamais vécu auparavant à la prison de Kakwangura/Butembo : Responsabilité (principale) de l’auditorat de Butembo, nécessité de respecter le code de procédure pénale congolais notamment l’article 212 du Code judiciaire militaire ». SEKERA KASEREKA s’adresse à l’Auditeur Militaire près le Tribunal Militaire de Garnison de Butembo pour lui faire savoir que la situation en la prison de Butembo a empiré provoquant un nombre élevé des morts depuis qu’il est à la tête de l’auditorat militaire.

Les accusations de SEKERA KASEREKA font état de la détention des personnes pour la recherche exagérée de l’argent, notamment. Chose à la base de la présence de plusieurs personnes au sein de la prison alors qu’elles allaient être libérées pour que la prison ne soit pas très surpeuplée, avance-t-il.

En réponse, l’Auditeur Militaire de Butembo dit ne pas se reconnaître responsable du surpeuplement de la prison de Butembo-Kakwangura.

Il se base sur les chiffres « vérifiés et vérifiables » du vendredi 16 août 2024. Ces chiffres montrent que sur les 1  303 prisonniers, 147 sont condamnés, 33 sont en appel, 722 sont détenus sur ordre du Tribunal Militaire et 401 sont poursuivis par l’Auditorat Militaire. « Je n’ai que 401 personnes dans cette prison. C’est vrai, c’est déjà beaucoup. Mais, n’oublions pas que l’état de siège a référé l’instruction d’autres infractions aux juridictions militaires. Je reconnais que ma juridiction a près de 1/3 de prévenus détenus en la prison. Mais, ce n’est pas moi qu’il faut responsabiliser de cette situation de surpeuplement », argumente le Major Magistrat NKUWA MILOSI Georges.

Dans la foulée, l’Auditeur Militaire mentionne qu’il n’a jamais eu l’intention d’envoyer quelqu’un en prison pour le plaisir de l’incarcérer. « J’ai lu que j’exagère dans les arrestations. Personne de 401 détenus sous ma responsabilité ne va vous dire qu’il est porté à sa charge un fait bénin. D’ailleurs, dans l’optique de toujours lutter contre la promiscuité en la prison, je libère  une vingtaine de détenus par mois et cela sans conditions à partir du moment que j’apprécie qu’il y a pas de conséquences graves dans les faits portés à leur charge. Pour les autres, je ne peux pas laisser partir un criminel », ajoute-t-il.

Enfin, le Major Magistrat NKUWA MILOSI Georges révèle qu’il détient  à l’Auditorat militaire, depuis le 02 août 2024, au moins 80 militaires accusés d’avoir fui le front. « Sachant qu’il n’y a pas d’espace dans notre prison, j’ai décidé  de maintenir en détention ces militaires qui attendent d’être jugés. Si j’emprisonnais pour le plaisir d’emprisonner, j’allais aussi les envoyer à Kakwangura, empirant davantage les conditions vitales de nos frères et sœurs qui sont là-bas. Chose que je ne peux pas faire », ajoute-t-il.

A la question de savoir les raisons pour lesquelles l’Auditeur Militaire serait la personne difficilement accessible en audience ou au téléphone, le Major Magistrat NKUWA MILOSI Georges répond qu’il a toujours eu du temps pour quiconque voudrait le rencontrer pour telle ou telle autre question.

Rappelons que la prison de Kakwangura avait été construite pour héberger 150 détenus qui proviendraient d’une population estimée à 80 000 habitants, à l’époque.

Cette maison de correction héberge ces jours plus de 1 300 détenus émanant d’une population de plus de 3 millions d’habitants en ville de Butembo et en territoire de Lubero. Ces détenus sont confrontés à l’insuffisance des vivres et des médicaments, dans une promiscuité inquiétante.

Patient Akilimali