Beni : Un médecin et au moins 6 civils tués à côté de plusieurs dégâts matériels dans l’incursion ADF à Maboya

Beni : Un médecin et au moins 6 civils tués à côté de plusieurs dégâts matériels dans l’incursion ADF à Maboya

20. octobre 2022 Allgemein 0

Des dégâts humains et matériels ont été enregistrés lors d’une attaque de présumés rebelles ADF dans la localité Maboya/Tinge, groupement Malio, chefferie des Bashu en territoire de Beni. C’était la nuit de mercredi 19 à ce jeudi 20 octobre 2022. Monsieur Kambale Mastaki, secrétaire exécutif de la société civile sous noyau de Maboya, souligne que ces rebelles lourdement armés ont investi Maboya aux environs de 0 heure. Le centre de santé de référence des sœurs Petites Sœurs de la Présentation, PSP à Maboya en paroisse Regina Pacis, le centre hospitalier Tinge de la CBCA, le bureau de la PNC, la position militaire et le centre commercial Mbumbutsa-centre, sont autant d’endroits qui ont été ciblés.

Le bilan provisoire fait état de 7 civils massacrés, un blessé à côté de plusieurs personnes prises en otage.

Les morts sont la sœur docteur Marie-Sylvie KALIMA qui montait la garde au centre de santé de référence nommée localement Missioni, un malade de sa structure sanitaire, une sentinelle au centre hospitalier Tinge de la CBCA, deux épouses des militaires à Gite et deux jeunes gens qui gardaient leurs boutiques.

Notons que  ces terroristes ont pillé des médicaments, argents et biens de valeurs dans ces structures avant de les incendier. Monsieur  Kasereka Walire, blessé à la machette par ces inciviques, à été conduit dans une structure sanitaire de Mabuku  pour la prise en charge médicale. Sa santé pourra s’améliorer confirme Kambale Mastaki.

« Le corps de la sœur a été très endommagé… Au centre commercial, trois maisons de commerce ont été incendiées et deux vendeurs étaient dedans », déplore-t-il.

Kambale Mastaki, sec de la SOCIV Maboya. Photo Joseph Kisuki de la RTGL

Le secrétaire exécutif de la société civile sous noyau de Maboya appelle pour ce faire les autorités compétentes à renforcer les effectifs des forces de sécurité et matérialiser l’objectif de l’Etat de siège, celui d’imposer la paix à l’Est du pays.

« Le nombre de nos militaires est insuffisant. L’objectif de l’état de siège était d’éradiquer les forces négatives locales et étrangères, qu’on voie cela sur le terrain. Nous sommes totalement attristés », montre cet acteur des forces vives.

Consécutivement à cette attaque, l’Abbé Roger MALENGERA MULAMO, curé de la paroisse Regina Pacis, réitère le message de sa hiérarchie, celle de demander aux autorités compétentes de protéger la population et ses biens.

« Autour d’une heure du matin jusqu’à 5 heures 30, les inciviques ont attaqué sans être inquiétés. Les Evêques lancent toujours le même message de sécuriser la population et ses biens. Il était difficile ce matin de rassembler le peuple de Dieu, nous n’avons pas eu de messe », déplore ce pasteur.

Par ailleurs, Monsieur MUHINDO BWALIBWAMBENE MUYISA, Gestionnaire administratif du centre hospitalier Tinge, indique que ces ADF ont  pris en otage son infirmier Kakule Vihani Marie-Jules, une femme intervenue la même nuit et  des garde malades après avoir tué par balle la sentinelle dan la cours de l’hôpital. 

Muhindo Muyisa, gestionnaire. Photo Joseph Kisuki

« J’ai reçu la nouvelle le matin, à partir de 4heures, que notre sentinelle vient d’être exécutée, et qu’aussi notre infirmier KAKULE VIHANI Marie-Jules est enlevé. Il était à la réception. C’est à lui qu’ils demandaient les renseignements concernant les différents services. Ils demandaient aux malades internés : reconnaissez-vous qui nous sommes ? Les malades répondaient non. Une autre question, Avez-vous entendu  la nouvelle des NALU ? Les malades disent oui. C’est là, qu’ils se sont présentés qu’ils sont des NALU. Ainsi, ils ont commencé à menacer en  demandant de l’argent, des téléphones et qu’ils vont les tuer ou les enlever. Arrivés à la maternité, ils demandent. Avez-vous accouchés récemment ? La réponse, c’était, oui. Ils ont maintenant demandé à leur chef. Qu’allons-nous faire de ces gens ?  À lui de répondre, je vous ai déjà interdit d’enlever les femmes qui ont accouché », détaille-t-il.

Rappelons que cette attaque de présumés rebelles ADF intervient après celle de Kalunguta, entité qui sépare la chefferie des Bashu du secteur de Ruwenzori. Cette attaque de la nuit du 14 au 15 juillet 2021 avait coûté la vie à monsieur Kibwana, jadis président des forces vives locales et quelques membres de sa famille et le chauffeur Baby de Butembo. Son véhicule avait été incendié à coté de plusieurs chambres de commerce vandalisées.

Samuel LUKALANGO