Beni : Port des armes dans des hôpitaux, paie de la prime de risque, réhabilitation des structures incendiées : voilà entre autres ce que réclament les médecins
Les médecins de la région de Beni, (Nord-Kivu), ont été dans la rue ce lundi 24 octobre 2022. A travers cette manifestation, ils ont crié haut et fort pour condamner la persistance de l’insécurité dans cette partie de la province du Nord-Kivu. Là, le personnel poignant devient de plus en plus la cible des assaillants dont le cas le plus récent, est celui, de la sœur docteur Sylvie Kavuke, victime de cette insécurité au centre de santé de référence de Maboya.
La marche est partie du rond-point du 30 juin pour aller chuter au rond-rond-point à Beni-ville. « Les médecins sont kidnappés, les médecins sont tués. Les structures médicales sont brûlées, voilà qu’on commence à nous brûler vifs, nous allons faire trois jours sans activités avec le système Hôpital Sans Médecins », scande un manifestant.
Les médecins ont par ailleurs annoncé une grève de 3 jours à dater de ce lundi pour honorer la mémoire des médecins qui ont déjà péri dans ces atrocités et par ricochet, celle de la sœur médecin qui a été tuée il y a peu à Maboya par les ADF. Les médecins font observer que malgré l’état de siège, les membres du personnel soignant continuent à être la cible des semeurs d’insécurité. Ces disciples d’Hippocrate ont, pour ce faire, exigé la dotation des armes au personnel soignant pour leur sécurité.
« …Autoriser le port d’armes au personnel soignant pour la protection individuelle dans des zones rouges pendant les heures de garde. Nous vous demandons, Excellence, de nous autoriser le port d’arme dans les structures médicales lorsque nous sommes en garde », ont plaidé ces disciples d’Hippocrate dans un mémorandum adressé au Président de la République.
Les manifestants réclament par ailleurs la réhabilitation des structures sanitaires incendiées et le paiement de la prime de risque à tous les médecins.
Recevant les manifestants encadrés par des éléments de la PNC, le maire de Beni a promis de canaliser les demandes des médecins à qui de droit. Le Commissaire Supérieur Principal MUTEBA KASHALE Narcisse a indiqué qu’il souffre avec les blouses blanches.
Notons que le mouvement « Hôpital sans médecins » est déjà aussi décrété par le Syndicat National des médecins, SYNAMED Butembo-Lubero.
Depuis le début des massacres, infirmiers et médecins sont comptés parmi les victimes de ces atrocités.
Azarias Mokonzi, à Beni