Beni : Les ADF tuent au moins 24 civils à Makungwe, les forces vives s’en prennent à l’Armée, cette dernière rassure être à la poursuite de l’ennemi pour le vaincre et libérer les otages
Nouveaux massacres des civils la nuit de dimanche 22 au lundi 23 janvier 2023 en chefferie des Bashu du territoire de Beni. Les présumés ADF ont fait incursion dans la localité de Makungwe en groupement Isale-Kasongwere. Au moins 25 personnes ont été tuées. L’ennemi a également incendié 5 maisons et 3 motos.
Selon le témoignage d’un rescapé, un débit de boisson d’une certaine MAMAN PLAMEDI est parmi les maison ciblées vers 21 heures. Là, ils ont ligoté plusieurs personnes. Après avoir pillé leurs téléphones, ces habitants ont été fusillés avant de rendre l’âme. Selon cette source, d’autres victimes ont été achevées à coup de machette et par calcination dans leurs maisons. Elle informe que ces meurtriers étaient vêtus en soutanes et en tenues similaires à celles des militaires. Ceux-ci s’exprimaient en Swahili, en Lingala et en Kitalinga.
Coup de gueule des forces vives
Un des notables de la contrée s’inquiète du manque de réaction des militaires. « Il faut que la Cour Militaire du Nord-Kivu déniche les vrais auteurs de cette attaque. Il y a beaucoup de zones d’ombres parce que l’attaque s’est passée à quelques mètres d’un camp militaires des FARDC. Pourquoi il n’y a pas eu de réaction du Commandant au moment des faits parce qu’au lieu d’intervenir vers 22 heures, il est intervenu le matin ? », s’interroge Saddam PATANGULI. Ce dernier pense que ce qui s’est passé à Bashu doit interpeller le Gouvernement pour qu’il comprenne que l’absence de sa réaction est synonyme du manque de respect vis-à-vis de la population. « Les rebelles opèrent pendant autant d’heures, 25 civils tués, des maisons incendiées. Ce sont des faits pour lesquels le Commandant militaire de la place doit répondre. Il est poursuivable pour fuite devant l’ennemi », se révolte Saddam PATANGULI.
De son côté, le Coordonnateur de la Nouvelle Société civile du territoire de Beni parle des morts de trop dans cette contrée. Moïse KIPUTULU dresse qu’à part la vingtaine de personnes tuées, le bilan fait état de 20 boutiques systématiquement par ces ADF.
« Cette situation doit attirer l’attention des autorités. On ne comprend pas pourquoi, elles laissent l’ennemi circuler en homme libre. Dans plusieurs axes, l’ADF a déjà érigé d’autres bastions qui inquiètent. La population doit être très vigilante. Nous appelons le Président de la République à lancer des opérations réelles pour assurer la sécurité de la population parce nous en avons marre avec les deuils de chaque jour », plaide Moïse KIPUTULU.
Réaction de l’Armée
Le porte-parole de l’Armée a réagi face à cette attaque. Le Capitaine Anthony MWALUSHAYI explique que les auteurs de ces carnages sont des ADF-MTM qui fuyaient la puissance de feu de la coalition FARDC-UPDF à Mwalika. « Nous sommes en train d’attaquer les campements de l’ennemi. Il est allé attaquer alors ce village pour tuer notre population. Au moment où je vous parle, le bilan est de 24 civils tués. Mais, les troupes des FARDC ont poursuivi l’ennemi toute la journée vers le parc national des Virunga. La bonne nouvelle de ce soir, c’est que les militaires sont en contact avec l’ennemi pour essayer de récupérer nos compatriotes qui ont été kidnappés dans la nuit et aussi pour imposer notre force sur ce groupe terroriste qui pense qu’il peut déjouer notre plan. Nous sommes vraiment déterminés à venger nos compatriotes et à récupérer les 10 civils pris en otage », jure-t-il.
Le Capitaine Anthony MWALUSHAYI poursuit que l’Armée a pris en compte la recommandation sur l’augmentation d’effectifs des militaires pour stopper la menace en chefferie des Bashu.
Patient Akilimali