Nord-Kivu : Voici comment la guerre du M23 tue davantage le Parc  national des Virunga

Nord-Kivu : Voici comment la guerre du M23 tue davantage le Parc  national des Virunga

10. septembre 2024 Allgemein 0
Partager les articles de Radio Elimu UOR

La guerre du Mouvement du 23 Mars M23 dans la province du Nord-Kivu en RDC a affecté tous les secteurs du pays. Dans le Parc National de Virunga, une rareté des animaux dans leurs endroits habituels s’observe depuis le début des atrocités. A en croire le chef de Liaison du PNVi, ces espèces animales seraient en déplacement à cause de la guerre.

 Le Parc National des Virunga est un patrimoine naturel regroupant plusieurs animaux mammifères et bien d’autres. Cet espace de Biodiversité qui prend sa grande partie sur la Route Nationale Numéro 2 constitue une embellie de la nature en Province du Nord-Kivu. Les usagers de la Route Butembo-Kanyabayonga-Goma admiraient jadis la beauté de ce site exceptionnel.

Le Parc National de Virunga avait des endroits spectaculaires où on retrouvait habituellement des animaux. En titre d’exemple, des centaines d’antilopes inondaient l’axe Kabasha-Rwindi. Dans cette même contrée, on y voyait des chimpanzés. Plus loin de là sur le tronçon 17-Mabenga, les éléphants étaient perceptibles.   

La guerre contre la faune

Signalons que depuis les affres de la guerre occasionnée par les rebelles du M23, ces animaux ne sont plus visibles. Les voyageurs regrettent du fait que le Parc de Virunga sombre petit à petit sa beauté.  C’est le cas de ce chauffeur de Bus qui raconte ces moments inoubliables vécus dans le Parc National de Virunga. « Le Parc des Virunga c’était bien il y avait beaucoup d’animaux, des arbres etc. Je me souviens à Mabenga des éléphants nous avaient barré la route. Tout ça c’était des moments agréables du voyage. A Rwindi, il y avait des nombreuses antilopes et les enfants en profitaient pour se cultiver et se documenter. Ce Parc était vraiment une école pour nos enfants qui voyageaient, car on n’y trouvait tant de choses à apprendre ».

Et d’ajouter : « Oui certainement il y avait des animaux mais pour le moment je ne les vois plus », regrette le Chauffeur Djodjo qui revenait de Goma.

Des animaux fuient le chant des armes

Où sont partis ces animaux ? Le Chef de liaison pour le Parc National de Virunga secteur Nord répond à cette question. Merdi Baraka éclaire qu’à la période de la guerre les animaux fuient leur milieux habituels pour se réfugier dans des endroits sûrs.

La guerre souvent elle entraîne malheureusement le déplacement massif des animaux dans le Parc donc eux aussi ils ont peur des détonations de la guerre”, amorce-t-il.

Merdi Baraka indique que ce phénomène impacte négativement sur l’évolution du Parc à cause de manque de suivi dans les zones sous occupations de rebelles M23.

Le danger que court le Parc actuellement, le plus grand d’abord c’est sa destruction. Là où il y a la guerre, il y a pas de contrôle malheureusement, les rebelles on ne sait pas ce qu’ils font et déjà ce grand déplacement on peut le sentir d’un endroit X à un autre. Des fois, ils peuvent traverser la frontière et là c’est un manque à gagner. Le plus grand manque gagner, il y a arrêt du tourisme, le tourisme va de paire avec la visite des animaux et de la faune donc quand il y a guerre, il y a ces pertes de revenus de touristes, les déplacement des animaux, les braconnages, la destruction massive des arbres. Les mesures que l’ICCN prend, c’est de faire un minimum de suivi d’évaluation dans ces zones en guerre. Des fois, certaines espèces  sont vraiment traquées.  On fait aussi une franche collaboration avec les pays limitrophes pour certains animaux qui traversent la frontière aussi faire le monitoring des animaux et des Parcs”, enchaîne-t-il.

Dans la foulée, le chef de liaison du PNVi fait savoir que l’unique alternative pour pérenniser le Parc National de Virunga, c’est de mettre fin à la guerre. Pour ce faire, Merdi Baraka demande au Gouvernement de mettre fin à la guerre à l’Est de la RDC.

A la population d’accompagner les actions qui visent à restaurer la Paix afin de garder la beauté du Parc le plus longtemps possible.

Pour éviter les déplacements massifs des animaux, il faut cesser avec la guerre donc la population doit continuer à soutenir les efforts du gouvernement pour mettre fin à tout ce qui est atrocité, tout ce qui est guerre. On doit arrêter de soutenir les forces négatives.”, recommande Merdi BARAKA.

Plus ancien parc de l’Afrique

Crée en 1925 dans l’Est de la République Démocratique du Congo, le Parc National de Virunga est le plus ancien Parc National de l’Afrique. Son objectif primordial était initialement de protéger les gorilles des montagnes.

A l’origine, il était désigné sous le nom de Parc Albert, son nom actuel date de 1969. Ce Parc Couvre une superficie de 7 900 Km². A partir des montagnes de Virunga au sud, jusqu’aux montagnes du Ruwenzori au Nord, il comprend une grande partie du Lac Edouard et les plaines de la Rwindi.

Cette diversité de paysages a permis l’existence de la biodiversité la plus importante de toutes les aires protégées d’Afrique. Plusieurs espèces y trouvent un habitat favorable. Il s’agit des lions (Panthère leo), des hippopotames amphibies (Hippopotamus amphibius) ainsi que trois taxons  de grands singes dont le Gorille des montagnes, le Gorille de Grauer et le chimpanzé de l’Est.

En 1979, le Parc National de Virunga est consacré patrimoine mondial, mais rejoint la liste du patrimoine mondial en péril en 1994.

Au fil de son histoire mouvementée le Parc National de Virunga a dû faire face à plusieurs conflits armés et il a longtemps été une zone de repli pour des milices armées.

Dagzos Bailanda