Nord-Kivu : Un défenseur des droits humains charge l’UPLC des meurtres, des viols et des tracasseries, voici la réaction de ce groupe en reddition

Nord-Kivu : Un défenseur des droits humains charge l’UPLC des meurtres, des viols et des tracasseries, voici la réaction de ce groupe en reddition

17. mai 2023 Allgemein 0

Un activiste des droits humains condamne les exactions que commettent les miliciens de l’Union de Patriotes pour la Libération du Congo, UPLC, depuis 5 ans sous l’œil impuissant des autorités. Il s’agit de Jérémy NZALAMINGI du Centre de Recherches de la Défense des Droits Humains, CRDDH Nord-Kivu.

Dans une déclaration qu’il a rendue publique ce mercredi 17 mai 2023, il fait constater que les responsables de l’UPLC à savoir les Généraux autoproclamés KILALO et MAYANI sont dans le site de cantonnement à Kalunguta dans le groupement Buliki en secteur Ruwenzori. « Ces derniers ont érigé plusieurs camps autour d’eux dans plusieurs Localités en groupement Malio, Buliki, Mataba, Mambale… Ceux-ci se seraient déjà fait supplétifs des ADF car sont auteurs de plusieurs crimes que nous avons déjà documentés », amorce-t-il.

Viols, meurtres et autres exactions

Selon lui, plus de 50 femmes ont été violées par les UPLC seulement dans un seul groupement Buliki. Jérémie NZALAMINGI note que plusieurs jeunes ont déjà été tués clandestinement par les éléments UPLC et d’autres ont des cicatrices des blessures par armes par les UPLC. « Ces miliciens ont commis un massacre de la population ayant coûté la vie à plus 120 personnes dans la localité de Mukondi et à Mabuku. Ils ont kidnappé un couple dans la localité Lisasa et ce dernier a été sauvé par population lorsqu’ils voulaient le tuer. Le vendredi de la semaine passée en date du  12 mai, une femme de 45ans a été violée et son mari poignardé au coup par les UPLC basés à Kitovo lorsqu’ils revenaient du champ à Kasanzi pour Isale Mavughu. Dans la nuit du samedi 13 au dimanche 14 mai, le Camp militaire de Mavughu/Isale a été attaqué par hommes armés soupçonnés être des éléments UPLC de Kithovo, ils ont tué un militaire et de leur côté il y a eu un mort. Ils ont transporté leur cadavre et ce cadavre a été retrouvé hier mardi à Kithovo non loin du camp UPLC et a été enterré par les membres de la croix rouge de la place. Lundi 15 mai, ils ont tabassé un jeune garçon à Kalunguta qui lutte entre la Vie et la mort à l’hôpital où il a été transféré. Mardi 16 mai, ils ont tiré sur un garçon à Kalunguta sous prétexte qu’il n’avait participé à des travaux communautaires (salongo) alors qu’il venait d’oublier son jeton chez lui, son corps n’est pas encore enterré », détaille cet activiste des droits humains.

Jérémy NZALAMINGI pense que les autorités doivent comprendre que ce danger permanent doit être écarté de la population.

L’UPLC clame son innocence

En réaction, un des responsables du groupe UPLC indique avoir constaté la publication de ces accusations sur les réseaux sociaux. Germain MAYANI souhaite que quiconque détiendrait des preuves sur les exactions des miliciens UPLC se présente au Bureau situé à Kalunguta pour les présenter afin que les coupables soient punis. « Nous sommes vos enfants, ne nous délaissez pas. Nous avons besoin de vos conseils. Si nous étions partis dans la brousse, c’était dans l’objectif de barrer la route à l’ennemi. Et si maintenant, certains de notre groupe commettent des exactions, il ne faut pas accuser tout le groupe. Je ne suis inhumain. Ce n’est pas nous qui pouvons faire de tels actes à l’encontre de nos frères et sœurs. Si un de nos éléments a fait mal à quelqu’un, qu’il vienne nous en parler et nous allons sanctionner le fautif », répond Germain MAYANI, au téléphone.

Pour lui, la présence des miliciens à Kalunguta et environs est justifiée par le retard qu’a déjà pris le Gouvernement dans le processus de reddition qu’ont embrassé les membres de l’UPLC.

En août 2022, le Gouverneur militaire du Nord-Kivu avait indiqué à la presse à Butembo que les miliciens UPLC devraient attendre la suite du processus de leur reddition à Kalunguta au lieu d’installer leurs sous-groupes dans différents villages des territoires de Beni et Lubero. Le Lieutenant-Général NDIMA KONGBA Constat avait indiqué avoir été saisi des plaintes des habitants de plusieurs villages au sujet des exactions imputées à ces miliciens.

Patient Akilimali