Nord-Kivu : Suite à l’insécurité, Butembo a près de 20 % d’élèves présentant les troubles du langage, Beni-ville en a plus de 35 % (Rapport ARL-RDC)
La résurgence des conflits armés dans la partie Est de la République Démocratique du Congo, en province du Nord-Kivu affecte négativement sur le langage et la santé mentale de la population. L’Action pour la Rééducation du Langage ARL-RDC invite les autorités congolaises, ainsi que la population à prendre en charge et réintégrer les personnes en troubles du langage dans la communauté.
Elie MUTUNZI, chargé de la rééducation au sein de cette structure a formulé cette recommandation au cours d’un entretien avec la presse ce vendredi 16 août 2024, en son cabinet de travail.
A l’entame, le rééducateur au sein de l’Action pour la Rééducation du Langage ARL-RDC, Elie MUTUNZI se désole de la situation sécuritaire précaire que traverse la province du Nord-Kivu depuis plusieurs décennies.
Il fait entendre que les stresses, la dépression, l’anxiété généralisée sont autant des troubles qui affectent les victimes de conflits armés.
Cet expert en rééducation appelle les dirigeants congolais à restaurer urgemment la paix dans les zones menacées par l’insécurité et prendre en charge les personnes atteintes des troubles du langage.
A la population, de lutter contre la stigmatisation de personnes vivant avec les troubles du langage.
« Depuis plusieurs années, le Nord-Kivu est en train de passer un moment difficile surtout d’insécurité. Les conflits armés ont des répercussions profondes sur la santé mentale et le langage des personnes affectées. Ces troubles incluent le stress, dépression, anxiété générales, troubles dissociatifs, troubles du sommeil, troubles liés à l’attachement. Nous recommandons à la population civile d’éviter la stigmatisation des personnes atteintes des troubles du langage, aux groupes sociaux de prendre en compte les troubles comportementaux dont celui du langage. Aux dirigeants du pays, de peser les conséquences qu’a l’insécurité sur la vie de la population, rétablir la paix au pays le plus vite possible pour épargner la population des maux et vices dus à l’insécurité, prendre en charge les personnes atteintes des troubles du langage. Une intervention rapide et appropriée, incluant un soutien psychologique et linguistique, est essentielle pour aider les suivants et reconstruire leur vie et à réintégrer la société », exhorte Elie MUTUNZI.
Notons que, le rapport statistique issu des enquêtes effectuées en milieux scolaires en ville de Butembo et Beni par cette structure, révèle que les résultats préoccupent plus d’une personne.
En ville commerciale de Butembo, 15 à 20% d’élèves présentent les troubles du langage.
Par contre en ville cosmopolite de Beni, plus de 35 pourcents d’élèves sont atteints de ces troubles.
Victoire Pozite