Lubero : Toujours rien de AHMED, ce somalien intercepté à Njiapanda ; inquiétude de l’opérateur Kalemire qui l’avait sollicité pour ouvrir une station de carburant à Manguredjipa

Lubero : Toujours rien de AHMED, ce somalien intercepté à Njiapanda ; inquiétude de l’opérateur Kalemire qui l’avait sollicité pour ouvrir une station de carburant à Manguredjipa

20. juin 2024 Allgemein 0
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Depuis le 17 juin 2024, toujours pas de nouvelle d’un sujet somalien tombé entre les mains des jeunes qui avaient déjà barricadé la route Butembo-Manguredjipa au niveau de Masimbembe et Njiapanda  en groupement Manzya de la chefferie des Baswagha du territoire de Lubero. Ce qui inquiète ses amis et connaissances au Kenya, en Somalie et RDC surtout son compagnon Abdallah KALEMIRE.

En effet, Abdallah KALEMIRE est cet homme qu’on voit dans une vidéo devenue virale sur les réseaux en train d’être verbalisé par des jeunes qui se disent vigilants engagés contre l’activisme ADF. Il est assis à côté d’un autre congolais et du sujet somalien ALI AHMED YOUSSOUF.

Tout commence en mai  2024 quand Abdallah KALEMIRE sollicite AHMED YOUSSOUF pour un soutien dans l’ouverture d’une mini-station de carburant à Manguredjipa pour faciliter l’approvisionnement des détaillants des produits pétroliers en secteur des Bapere.

Pour la deuxième fois, AHMED YOUSSOUF est allé à Manguredjipa pour se rassurer que l’investissement dont lui parlait Abdallah KALEMIRE était une réalité. C’est en voulant retourner à Butembo le 14 juin 2024 que les choses ont tourné au vinaigre.

Le sujet somalien a été suspecté par des jeunes comme quelqu’un qui soutient les ADF. Il a été obligé de descendre de la voiture qui le transportait. Une voiture que conduisait un chauffeur, en état d’ivresse, qui n’hésitait pas à engager des vives discussions avec des jeunes, pourtant en colère après les  massacres des civils qui venaient d’être enregistrés dans les alentours de Cantine en territoire de Beni et à Maikengu en secteur des Bapere. C’était vers 20 heures quand ce chauffeur voulait poursuivre son voyage pour Butembo alors qu’il avait démarré  sa voiture à Manguredjipa vers 13 heures.

Un groupe de jeunes a pris cet homme avant de le conduire à la police. Du bureau de la police, il a été conduit dans un hôtel de Njiapanda pour un petit repos. C’est de l’hôtel où il avait été extrait par un autre groupe de jeunes pour un nouvel interrogatoire.

Photo capturée de la vidéo de leur « comparution » devant des jeunes

C’est après cet interrogatoire que Abdallah KALEMIRE et un autre congolais ont été séparés d’avec AHMED YOUSSOUF. Jusqu’au moment où nous livrons cette information, aucune nouvelle sur ce  sujet somalien.

Perplexe, Kalemire lance cet appel…

Voilà ce qui inquiète l’opérateur  Abdallah KALEMIRE qui s’inquiète du sort de son ami qui exerçait, comme d’autres opérateurs économiques somaliens,  le commerce du carburant à Butembo depuis quelques années.

Abordé par la presse ce jeudi 20 juin 2024, Abdallah KALEMIRE salue d’abord le courage de certains jeunes qui ont pris  l’initiative de défendre la patrie. Mais, selon lui, cette mission doit se faire dans le respect des droits humains pour ne pas tomber dans le piège de l’ennemi qui tue des innocents.

« Vous qui encadrez les groupes qui rassemblent nos compatriotes, veuillez bien les diriger pour qu’ils soient pacifiques parce que tous les actes que vous êtes en train de poser sont sur la tête du Chef de l’État et de votre leader. Que ces jeunes respectent les droits de l’homme et les droits de tout un chacun. Cela va donner force et Dieu va intervenir à leur faveur pour fructifier la lutte davantage. Mais, s’il est question de voir quelqu’un et directement vous le qualifiez d’ADF, c’est compliqué. Nous, la communauté nande, apprenons aux gens que, même si je peux me retrouver à Kambau, même en étant de la race blanche, le mieux c’est de ne pas me tuer. Mais, il faut bien m’interroger sur les circonstances qui entourent ma mission », indique-t-il.

Abdallah KALEMIRE veut voir  son ami et frère ALI AHMED YOUSSOUF vivant ou mort.

« La vidéo qui circule, c’est un acharnement qui vise à ce que ma réputation soit sapée. Le musicien Felix Wazekwa avait chanté qu’un habit déchiré peut être réparé chez le couturier, ce qui n’est pas le cas pour une réputation abîmée. Je reconnais que je suis donc arrivé à Manguredjipa au mauvais moment. Je ne sais pas si mon frère ALI AHMED est encore en vie. S’il est encore en vie, qu’ils nous le rendent, c’est un diabétique. Qu’il ne meure pas alors qu’ils l’auront déjà protégé. Et s’ils l’ont déjà tué, qu’ils sachent que Dieu va agir à leur encontre. Parce qu’ils auront agi comme des ADF qui tuent les innocents. On ne peut pas comprendre que des gens tuent qu’ils n’ont pas écouté (comme il parle difficilement le swahili à côté de l’anglais qu’il maîtrise) », indique-t-il.

En attendant, Abdallah KALEMIRE a déjà informé les services  de sécurité sur ces faits.

La Rédaction