Lubero : Des déplacés ayant fui la  guerre du M23 forcent des activités génératrices des revenus en attendant l’assistance et surtout la paix

Lubero : Des déplacés ayant fui la  guerre du M23 forcent des activités génératrices des revenus en attendant l’assistance et surtout la paix

21. juin 2024 Allgemein 0
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Dans le sud du territoire de Lubero, les personnes déplacées à la suite des combats entre l’armée et les rebelles du M23 sont dépourvues de tout et éprouvent de sérieuses difficultés pour se nourrir, et répondre à leurs besoins, même les plus primaires.

Au centre de Kanyabayonga, nous échangeons avec Moïse Paluku, père d’une famille de trois enfants et conducteur de moto Taxi. Il a fui avec sa famille à Kirumba en provenance de Kibirizi dans le territoire de Rutshuru.

La journée de ce jeune homme commence à 6 heures pour se clôturer à 16 heures. Il se réveille à Kirumba pour Kanyabayonga chaque jour pour son travail de transport des personnes et de leurs biens.

Depuis la guerre, le métier est devenu non seulement dangereux, mais n’est plus rentable, explique Moïse Paluku, les yeux larmoyants. « Je me réveille pour venir travailler ici. Au Gouvernement, l’important c’est de finir cette guerre. Cela suffit ».

Une école transformée en site d’accueil des déplacés au Sud de Lubero. Photo Laetitia Vusara

Desanges Kavira Bagheni est aussi déplacée de Kibirizi. Elle quitte Kayna pour installer ses marchandises à même le sol à Kanyabayonga au cœur de la cité.

Fière et courageuse dans l’exercice de son métier, cette jeune fille d’une vingtaine d’années dépense par jour environ 6 mille Francs congolais pour rejoindre le marché et regagner son milieu de refuge.

Elle plaide pour la restauration de l’autorité de l’Etat dans les zones en conflits afin de permettre aux déplacés de se prendre en charge. « Je suis revendeuse de la pomme de terre. Cette situation ne nous plait pas. Nous voulons vivre la paix parce que cette situation perturbe le rythme de notre vie ».

A quelques mètres du petit marché de Kanyabayonga, Olivier Kambale. Originaire de Rutshuru, il a fui avec son matériel de travail pour continuer à travailler dans son milieu de refuge.

Boucher de son état, il demande aux autres déplacés de créer une activité génératrice de revenus pour subvenir à leurs besoins. « Ce n’est pas bon de rester sans activité. Cela peut conduire à la mendicité voire au vol. Ça permet aussi d’éviter certains conflits avec des voisins ».

Rappelons que bon nombre des déplacés à Kayna, Kirumba, Kanyabayonga et environs tentent de se débrouiller pour éviter la mendicité, en attendant une hypothétique aide des organisations humanitaires.  

Laetitia Vusara,  envoyée spéciale de la RTCL