« Est-ce que pour occuper une partie du pays, il faut massacrer les habitants ? Vous voulez alors régner sur qui ? (Mgr Sikuli au M23 après le meurtre de 272 civils à Kishishe)
Autant qu’il a toujours condamné les massacres dans le Beni-Ituri, l’Evêque de Butembo-Beni donne de la voix pour décrier les massacres de près de 300 civils à Kishishe en territoire de Rutshuru. Monseigneur SIKULI PALUKU Melchisédech s’y est exprimé au cours d’une interview qu’il accordée à la presse le dimanche 4 décembre 2022 après la marche de la paix à Butembo.
Ce Prélat catholique fait observer que les meurtres commis par les éléments du M23 sont des crimes que les Evêques et d’autres voix ont toujours condamnés au pays.
« Cela ne fait que confirmer ce que nous déplorons parce que si on vient pour balkaniser ou prendre une partie de ce pays ou de la province, pourquoi commencer par massacrer les habitants du territoire ? Ils vont régner sur qui ? Donc, ça démontre une fois de plus qu’ils veulent faire une table rase pour qu’ils puissent s’y installer ou y installer des populations dont nous ignorons la provenance et l’identité », déplore l’Evêque de Butembo-Beni.
Le bilan du massacre Kishishe est passé d’une cinquantaine à 272 morts dont 17 enfants. Ces chiffres ont été donnés par le ministre de l’Industrie et ancien gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, au cours du briefing presse hebdomadaire de lundi 05 décembre 2022, à Kinshasa.
De son côté, le ministre de la Communication et médias, Patrick Muyaya, a annoncé l’ouverture d’une enquête judiciaire internationale pour que les auteurs de ce massacre répondent de leurs actes devant la justice. À l’en croire, Rose MUTOMBO, ministre de la Justice séjourne à la Haye, aux Pays-Bas, pour rencontrer le Procureur Général de la Cour Pénale Internationale, CPI, pour cette cause. En rappel, lors de la 79ème réunion du conseil des ministres tenue le 2 décembre 2022, le président de la République a condamné le dernier massacre des civils à Kishishe au Nord-Kivu.
Pour le chef de l’État, ce drame est une preuve supplémentaire des atrocités des terroristes du M23 qui excellaient déjà dans la violation des droits de l’homme, dans la commission des crimes de différents genres. En leur mémoire, le président de la République a chargé le Gouvernement de décréter 3 jours de deuil national à dater de samedi 3 décembre 2022.
Patient Akilimali