Butembo : les craintes du CT Architecte MAHAMBA sur les matériaux de construction disponibles pour les chantiers

Butembo : les craintes du CT Architecte MAHAMBA sur les matériaux de construction disponibles pour les chantiers

13. septembre 2022 Allgemein 0

Il y a à craindre et à ne pas craindre au sujet des matériaux de construction des maisons à Butembo. Propos tenus le dimanche 11 septembre 2022 dans la salle de la mairie par l’Architecte MUTUTI MAHAMBA Aimé. Cet enseignant à l’Institut du Bâtiment et des Travaux Publics, IBTP Butembo, a ainsi argumenté lors de son exposé présenté dans le cadre d’un partage sur l’écroulement des maisons à Butembo et dans d’autres coins de la RDC.   

Revenant sur ce thème au cours d’une interview accordée à la Radio Elimu, La Voix de l’UOR, ce formateur des constructeurs a démontré que certains matériaux disponibles à Butembo ne sont pas indiqués pour la construction.

A propos du sable, il indique que la bonne qualité est obtenue à Musienene et à Kyondo. S’agissant du gravier, seule l’entreprise de l’ingénieur Achille KAHOLONGU en produit de qualité conseillée, le gravier fait manuellement n’étant pas dimensionné, explique-t-il.

Le Chef de Travaux MUTUTI MAHAMBA Aimé poursuit que même la quantité du ciment est quelques fois diminuée des sacs. Avec cette difficulté, notre interlocuteur renseigne que le dosage peut être défectueux, contre la volonté de l’ingénieur « trompé » en amont par un opérateur économique.

« Ça interpelle à la fois les autorités censées règlementer ce qui se passe dans la ville, à la fois les constructeurs et à la fois les opérateurs économiques. Ces derniers commandent pour nous ces matériaux, ils commandent aux usines en demandant qu’on puisse diminuer telle chose, parfois ils soutirent des quantités de ciment dans des sacs. C’est vrai, ils font cela pour gagner mais en oubliant qu’il y a un voisin qui va en pâtir. Un sac de ciment par exemple doit peser 50 kilogrammes. On fait le dosage sur base de cela et ça pose un problème très sérieux. Professionnellement, l’ingénieur va penser qu’il est en train de bien faire mais l’ouvrage exige des proportions entre les différents éléments, des proportions qui vont manquer, c’est un problème », démontre-t-il.

Dans cette même logique, le Chef de Travaux MUTUTI MAHAMBA s’inquiète des barres de fer obtenues après recyclage des métaux.

« Les barres de fer, c’est compliqué. Voyez, aujourd’hui, nous parlons de recyclage. Vous avez partout dans la ville ce qu’on appelle Ngolongoto, (ndlr cette pratique qui consiste à collecter des métaux usés et rouillés). Ces métaux sont amenés dans les hauts fourneaux pour qu’on nous ramène des barres de fer. Personnellement, je n’ai pas qualité de dire si ces barres de fer sont de bonne qualité. Ce sont les services de l’Etat qui doivent vérifier la qualité de ces ferrailles mais aussi les dimensions. Il y a des barres de 6 qu’on redimensionne pour constater que ce sont des barres de 4 », fait-il constater.

Le Chef de Travaux MUTUTI MAHAMBA Aimé invite le service de l’Economie, l’Office Congolais de Contrôle et la corporation des opérateurs économiques à contribuer à la prévention en jouant leurs rôles respectifs. Nous reviendrons sur les réactions de chacun des acteurs cités.

Enfin, le Chef de Travaux MUTUTI MAHAMBA appelle les maîtres d’ouvrages, dépourvus de gros moyens, à ne pas avoir peur de prendre du temps suffisant, même dix ans, pour réaliser des ouvrages durables.

Patient Akilimali