Butembo : Le Rasta démystifie la tenue vestimentaire aux cérémonies de mariages par l’habillement traditionnel à base des ressources naturelles
La tenue vestimentaire traditionnelle maintient encore sa place dans plusieurs communautés africaines. Au sein de celles-ci, on peut assister à un habillement aussi particulier que complexe pour les mariés, par exemple. Il est le cas de la célébration nuptiale en communauté congolaise Yira où le style des vêtements est choisi par les conjoints.
Alors que les uns se parent en tenue occidentale, d’autres préfèrent des habits à base d’écorces d’arbres et autres ressources naturelles. Citons les mariages célébrés au sein de l’Orientation de l’Unité des Rastas de l’Afrique Noire, OURAN, à Butembo.
Contacté à ce sujet ce lundi 18 Mars 2024, KAYENGA NDULANI TUVULI, membre de la cellule de communication de ce mouvement explique la représentation des cérémonies liées au mariage sur le plan culturel.
« Le mariage comme vous le concevez juridiquement voire religieusement, ça se comprend de la même manière sur le plan culturel au sens profond. Il s’agit de l’union des personnes de sexe opposé qui ont l’intention de vivre éternellement ensemble et à des fins d’avoir des enfants à travers l’union de deux familles qui, par cette union, deviennent une », a défini KAYENGA NDULANI TUVULI, membre de la cellule de commune du Mouvement Rasta OURAN au siège de Butembo.
Pourquoi est-il souhaitable que les mariés s’habillent en naturel, ce cadre de communication postule le caractère originel de l’œuvre de la création de Dieu.
« Nous distinguons deux types d’habillement. L’habillement à écorces d’arbres et celui à peau d’animal. Pour la plupart des cas, les hommes ont besoin de ces écorces pour se couvrir le corps alors que pour les femmes c’est la peau des ovins et des caprins et donc les chèvres, boucs et les moutons. Il suffit d’avoir un tissu conforme pour y arriver. C’est le faux-figuier qui produit l’écorce ainsi il donne un tissu blanc comme pour les uniformes des élèves, celui qui tire un tissu rouge bordeaux presque comme le pelage d’un taureau que nous apprécions ici chez nous, surtout pour des grands événements. Si on part de la culture, c’est très facile d’en comprendre les enjeux. Voyez par exemple que l’on va substituer très facilement une chose à l’autre. C’est juste une substitution pour rappeler que l’histoire c’est l’âme du peuple et que celui-ci sans culture est un peuple mort. Donc, ne soyons pas un monde sans âme c’est aller jusqu’à effacer une page de notre propre histoire. Partout au monde, nous rappelons que l’Afrique a ses valeurs dont l’habillement en est une force culturelle en Afrique », a éveillé KAYENGA NDULANI TUVULI, membre de l’OURAN.
KAYENGA NDULANI TUVULI reste convaincu qu’il existe nombreux qui seraient corrompus par le monde externe et l’esprit de la violence.
« Ce n’est pas par hasard que pas mal des pays d’Afrique à l’Ouest tout comme au centre aient les emblèmes des couleurs jaune, rouge et vert en arc en ciel. Vous pouvez même lire l’histoire du Rwanda en période de BIHERIMANA, il avait l’emblème de l’arc-en-ciel. D’ailleurs voyez que le chanteur assassiné récemment KIZITO MIHIGO chantait que l’arc-en-ciel devrait venir revisiter le Rwanda, il savait de quoi il parlait. Certainement pour libérer son pays bien qu’il était Tutsi mais il savait que ces couleurs avaient un secret parfait et spirituel pour sauver les siens. L’homme a été créé par Dieu à son image. Etant donné le premier homme a été noir de l’Afrique, c’est dire que nous avons une grande fortune que nous ne devons pas abuser par les guerres et les violences de tout genre. Tout ce que nous disons ici définit l’identité de Dieu par rapport à son peuple. Actuellement, c’est possible que l’on connaisse beaucoup de désastres. Peut-être c’est par ces machettes, ces attaques et agressions qui nous interpelleraient à nous unir par une alliance forte pour vaincre par la non-violence qui n’a pas que le dernier mot pour ceux qui croient aux valeurs spirituelles et culturelles qui les identifient », a postulé le rasta KAYENGA NDULANI TUVULI.
A Butembo, alors qu’une convivialité d’ensemble à base naturelle faisait la une, le métissage culturel a apporté des nouvelles manières de célébrer des événements tels que la cérémonie de mariage.
Entre-temps, dans plus d’une communauté dans la sphère nande, on peut assister aux festivités qui renvoient à l’originalité culturelle que des tendances occidentales et institutionnelles ne désapprouvent.
Jures Kizito