Butembo-Beni : Cette pastorale sociale moins connue de Mgr Sikuli, la prise en charge scolaire de plus de 1000 orphelins et enfants handicapés (Aperçu sur les 25 ans avec RBC)
Que peut-on retenir de la pastorale sociale de l’Evêque de Butembo-Beni en faveur des vulnérables ? Pour en savoir long, nous avons posé la question à la Coordonnatrice du Programme Réhabilitation à base Communautaire, RBC. C’est en fait ce programme qui est le canal par lequel un certain nombre d’interventions de Monseigneur SIKULI PALUKU Melchisédech passent avant d’atteindre les bénéficiaires.
A ce sujet, Prospérine MASIKA contextualise le rapprochement du Diocèse aux démunis a été prononcé davantage avec l’avènement des massacres des civils. A ce propos, Monseigneur SIKULI, à travers le programme RBC, a identifié 862 élèves orphelins dont les parents ont été massacrés en paroisses Eringeti, Mabasele, Mbau et Oïcha.
Parmi eux, 15 sont en train d’attendre les résultats de la session de l’examen d’Etat. Prospérine MASIKA n’hésite pas à plaisanter que ce sont des finalistes jubilaires qui vont se fêter avec leur « père », Monseigneur SIKULI.
« Tous ces enfants, lors de l’identification, ils disaient « Bali Kondaka Papa, Bali konda Maman » donc ils voulaient dire qu’on a abattu Papa ou maman comme on abat un arbre c’est-à-dire le mode opératoire était le même. 862 enfants ont été suivis, par cohorte depuis 1996. Aujourd’hui, on se félicite du fait que pour cette année scolaire il y a 15 qui sont de finalistes et on espère qu’avec le jubile, Mgr l’Evêque va jubiler avec 15 enfants qui auront leurs diplômes, Dieu aidant », précise notre interlocutrice.
Dans la foulée, la Coordonnatrice du programme RBC note que la pastorale sociale de Monseigneur SIKULI concerne également la prise en charge scolaire de 208 enfants vivant avec handicap.
Bien plus, le Diocèse appuie au moins 500 enfants orphelins dont les parents sont morts de la maladie à Virus Ebola. Il appuie aussi une autre catégorie de nécessiteux, 357 enfants qui sont orphelins et déplacés à la fois.
Pendant toutes ces années d’aider techniquement Monseigneur l’Evêque à accomplir cette tâche, Prospérine MASIKA a un souvenir inoubliable : avoir été dans la suite de Monseigneur SIKULI pour accompagner une dizaine d’orphelins des massacres auprès du Pape à Kinshasa.
« Je ne sais vraiment pas comment m’exprimer. C’était la joie de pouvoir être à côté du Pape avec ces enfants parce qu’ils se sont exprimés eux-mêmes. Ils ont porté haut tout ce que la communauté ressent, et le Pape était très sensible, il a prié, il a béni les enfants et dans cette confiance nous avons l’espoir et que tout changera et que le lendemain meilleur est à l’horizon », espère-t-elle.
Prospérine MASIKA conclut que c’est avec joie que le Programme RBC célèbre ce jubilé, dans l’espoir que les bénéficiaires des interventions de Mgr l’Evêque en sont satisfaits bien que les moyens limitent souvent leur teneur.
« Oui nous sommes satisfaits de ce qui a été fait mais ce n’est pas à nous de le dire, nous ne savons pas si les bénéficiaires aussi sont satisfaits. Mais au moins je sais que tout le monde sait que l’évêque est sensible et qu’il fait ce qu’il peut pour pouvoir rapprocher la zone pastorale centre et la zone pastorale sud et Nord. Dans la période des carnages, c’est la zone pastorale Nord qui est plus en difficulté et raison pour laquelle tous les chrétiens ont été sensibilisés pour jeter un regard de compassion à ceux-là qui souffrent plus, même si nous tous nous sommes affectés par la guerre », conclut-elle.
Notons que les interventions sociales susdites sont sans discrimination aucune. « Le malheur ne choisit pas de religion », a toujours répété Monseigneur SIKULI.
Toutefois, ce dernier ne préfère pas souvent parler de ses interventions sociales. A nos quelques tentatives de lui poser la question là-dessus, l’Evêque jubilaire se limite à dire : « le bien ne fait pas du bruit ».
Patient Akilimali