Butembo : Au 25e anniversaire des massacres de Kikyo, le COVISMAKI affiche une pensée pieuse à l’égard des victimes et réclame réparation
25e triste anniversaire des massacres de Kikyo ce vendredi 14 avril 2023. Monsieur Tsongo Léon, un des ténors du Comité des Victimes Survivantes des Massacres de Kikyo, COVISMAKI, indique que cette journée témoigne de l’amour envers les survivants et les victimes de violences qui ont caractérisé la partie Nord de la ville les jours écoulés.
La célébration de ce 25e triste anniversaire a été amorcée par une messe de compassion dite en l’église de la paroisse Lyambo, au quartier Kalemire dans la commune Bulengera autour de 9 heures.
Dans son homélie, le père Jean-Marie WAYIVUTA, célébrant du jour, a demandé aux survivants de ces massacres odieux de pardonner aux auteurs, d’aimer ces ennemis et réconforter les personnes en situation difficile.
Se confiant à la presse après la caravane qui a eu comme point de chute, le Rond-point Kikyo, Monsieur Tsongo Léon souligne que l’organisation de cette journée est une manifestation de l’amour en vers les survivants et les victimes de violences qui ont été vécues dernièrement dans la partie Nord de la ville.
« Nous nous sommes dit de ne pas oublier ces illustres disparus. Pour nous, commémorer cette journée d’aujourd’hui, c’est témoigner à ces gens que nous continuerons à penser à eux jusqu’à l’infini. Nous leur devons tout ce que nous sommes en train de faire actuellement. Parce que je viens de vous parler d’autres victimes qui croupissent encore en prison. Nous profitons de cette journée d’aujourd’hui pour compatir avec tous ces gens-là. Nous qui sommes en vie, nous devons le témoigner notre amour envers ces gens-là », contextualise Tsongo Léon.
Ce fils de la contrée et l’un des initiateurs de la COVISMAKI, plaide auprès des instances compétentes du pays et du monde entier pour le jugement des auteurs de ces tristes massacres.
« Nous continuons à militer et nous continuons à crier que la justice soit faite, jusqu’à ce que la justice nationale que ça soit internationale comprenne qu’il faut qu’il y ait un jugement contre tous ces gens-là, qu’il y ait la sanction, parce que nous de notre côté nous avions subi une justice positive, c’est-à-dire le pardon. Mais du côté du gouvernement, parce que c’est l’Etat qui doit faire la justice négative c’est-à-dire la punition, c’est ce que nous attendons de l’Etat. Lorsque nous commençons par une messe c’est pour témoigner réellement que nous avons fait cette justice positive pour ces gens-là », conclut-il.
Il convient de noter que les membres de cette structure ont déposé des gerbes de fleurs dans les différents sites où reposent les victimes de ces massacres. Vers 14 heures 30, les survivants des massacres de Kikyo ont bénéficié chacun d’une assistance constituée du savon et du sel. C’était à l’Espace Etoile de Furu. Rappelons que les massacres de Kikyo-Kalemire ont eu lieu le 14 avril 1998.
Au cours de ces derniers, plus de 350 personnes ont été enterrées vivantes dans des fosses communes.
Samuel Lukalango