Beni : Fâché par le silence des ONGDH sur les meurtres commis par des casques-bleus à Kasindi, le Conseil Local de la Jeunesse s’en remet au Gouvernement congolais
Le Conseil Local de la jeunesse en groupement Basongora, déplore le silence des organisations de défense de droit de l’homme face aux bavures qu’avaient commises les casques-bleus du contingent tanzanien de la MONUSCO. C’était lors de leur passage forcé au poste frontalier de Kasindi en secteur de Ruwenzori du territoire de Beni le 31 juillet dernier.
Le Président du Conseil Local de la Jeunesse en Groupement Basongora l’a dit ce mercredi 14 décembre 2022 au cours d’une interview accordée à la presse à Kasindi. Jackson MUHIWA fait constater que les organismes de défense des droits humains affichent un silence face à des faits qualifiables comme des crimes contre l’humanité. « Ça fait des mois que des soldats de la MONUSCO ont causé des pertes en vies humaines, d’autres personnes avaient été blessées. Ce sont des jeunes majoritairement qui avaient été victimes. Nous sommes étonnés qu’on n’ait pas toujours de suite jusqu’aujourd’hui. Nous constatons que les Organisations des droits de l’Homme ne cherchent pas à s’investir dans le dossier. Nous déplorons ce comportement. Quant à nous, nous sommes en train de déployer les efforts pour voir comment faire le suivi de ce dossier. Nous rencontrons les victimes blessées. Il y en a qui avaient perdu des parties de leurs corps. Avec des jambes cassées par exemple, elles ne peuvent plus vivre comme jadis », montre Jackson MUHIWA.
Cette structure juvénile demande au gouvernement congolais d’exercer une pression sur la communauté internationale en vue d’obtenir gain de cause. Il plaide pour l’organisation d’un procès en foraine à Kasindi pour réprimer ces crimes. « Nous demandons au Gouvernement de nous donner la suite sur l’évolution de ce dossier. Nous préférons que les audiences soient organisées par les instances judiciaires qui vont siéger en chambre foraine ici à Kasindi. Lorsqu’on aborde les autorités sur ce dossier, on constate qu’elles ne sont pas informées non plus, c’est regrettable. Mais, c’est notre Gouvernement qui doit plaider par notre cause parce que nous constatons que cette Mission onusienne est partiale lorsque la balle est dans son camp », se fâche notre interlocuteur.
Rappelons que le dimanche 31 juillet 2022, des casques-bleus de la MONUSCO du contingent tanzanien avaient forcé leur passage à Kasindi contre la volonté des jeunes manifestants. Du coup, 6 soldats onusiens avaient fait feu contre la foule. Bilan, 3 civils tués et 15 autres blessés y compris deux éléments de la PNC.
Le Gouvernement congolais avait annoncé une enquête conjointe avec la MONUSCO sur ces incidents. Plus de 4 mois après, rien n’a filtré de la suite des enquêtes annoncées. De quoi se fâche et s’interroge le Conseil Local de la jeunesse en groupement Basongora.
Obedi Salama, à Kasindi