Lubero : Certains déplacés et militaires fuient le lit d’hôpital faute de moyens, l’Hôpital général de référence risque une rupture totale en stock de médicaments
Depuis fin juin, les malades et autres blessés affluent à l’hôpital général de référence de Lubero. C’est à la suite de la chute de plusieurs localités du territoire tombées aux mains des éléments du M23. Le docteur Commandant KALONDO tire la sonnette d’alarme sur le risque d’épuisement du stock de médicaments de cet établissement sanitaire.
L’avancée des rebelles du M23 a laissé derrière elle des centaines de blessés et des milliers de déplacés dans la partie Sud du territoire de Lubero. Il s’agit entre autres des militaires des FARDC blessés au front, mais aussi des déplacés malades.
Ces patients affluent à longueur de journée à l’hôpital général de référence de Lubero. Ces quelques déplacés rencontrés à l’hôpital général de référence de Lubero témoignent Ici leur prise en charge.
« Qu’ils nous aident avec les médicaments. J’ai circulé dans des hôpitaux et on m’a dit qu’il n’y a pas de médicaments. Avec mon jeton déplacé, je suis venu ici à l’hôpital général », indiquent certains d’entre eux.
Selon le médecin directeur de cet établissement hospitalier, c’est par dizaines que ces personnes convergent quotidiennement vers cet hôpital. Pour certains, c’est dans l’espoir de se faire soigner, pour d’autres, c’est pour y trouver simplement un refuge, le cas de nombreux militaires.
La population déplacée vit dans une espèce de nasse, et dans des conditions extrêmement difficiles.
Les gens dorment à la belle étoile et d’autres dans des salles de classe.
Face à l’afflux des déplacés, le médecin directeur de l’hôpital général alerte sur le risque de rupture de stock de médicaments. « Nous avons eu un afflux de déplacés et militaires blessés de guerre. En trois jours passés ici, tout notre stock est presque vidé », indique-t-il.
Pour faire face à cette situation qualifiée de chaotique par l’hôpital, celui-ci recourt à la pharmacie de la zone de santé pour se procurer en médicaments à crédits.
Quelques organisations humanitaires sont déjà passées dans cette structure médicale pour s’enquérir de la situation et des besoins de l’établissement, mais pour l’instant, aucune action concrète en termes d’assistance humanitaire n’a encore été entreprise.
À l’exception de l’ONG Médecins Sans Frontières MSF, il y a quelques jours, indique le médecin directeur.
Ce dernier invite le gouvernement et ses partenaires à doter sa structure de médicaments pour une prise en charge adéquate des déplacés de guerre ainsi que les militaires et leurs dépendants.
A noter que certains déplacés et militaires fuient le lit d’hôpital, faute de moyens. Ces derniers sont venus en majorité du Sud de Lubero, notamment de Kirumba, Kayna, Kanyabayonga , Kaseghe, Luofu et environs.
Laetitia Vusara