Butembo : Chercher des branches mortes des eucalyptus, une tâche que certains parents donnent à leurs enfants, mais leur Parlement n’en veut pas

Butembo : Chercher des branches mortes des eucalyptus, une tâche que certains parents donnent à leurs enfants, mais leur Parlement n’en veut pas

24. mai 2023 Allgemein 0

La recherche du bois de chauffe est une activité que nombreux ménages placent sous la responsabilité des enfants. Question de les faire participer aux travaux du ménage. Mais, comment ces enfants eux-mêmes accueillent cette responsabilité ? Du côté parents, quelle réaction ? Et le parlement d’enfants, acquiesce-t-il cette façon de faire ?

Radio Elimu, La Voix de l’UOR, constate que cette pratique date de plusieurs années. Des enfants cherchent à tout prix les branches mortes des arbres d’eucalyptus pour contribuer aux charges du ménage.

Des enfants se plaignent

Ces enfants filles et garçons dont l’âge varie pour la plupart entre 4 et 12 ans passent leurs temps en train de chercher les bois de chauffe dans des bosquets.  Si les uns sillonnent ces boisements, d’autres montent par contre sur les eucalyptus pour rendre leur butin abondant. 

Ces enfants affirment qu’ils sont envoyés par leurs parents. Âgée de 10 ans, la prénommée Jodelle doit passer par des boisements après cours.

« Moi j’étudie, à 13h je viens à la recherche de bois de chauffage. De ma part, je ne suis pas contente de cette activité », se plaint-elle.

Mais, Jospin lui, ne va pas à l’école.

« Je n’étudie plus, je cherche les bois chaque jour, et si je ne le fais pas ma maman tonne sur moi » ; se résigne Jospin.  

Un parent nuance

Se confiant à au micro de notre reporter, un parent signale que certains enfants y partent pour leurs propres intérêts alors que d’autres réalisent cette tâche pour accomplir des devoirs leur donnés en familles.

« Les enfants vont à la recherche des bois, d’ailleurs certains d’entre eux vendent tout ce qu’ils trouvent afin de subvenir à leurs petits besoins. Ce que je peux dire aux mamans comme moi , c’est d’interdire à ces enfants car s’il tombe de l’arbre personne ne peut s’occuper de lui », relativise ce parent.

Le Parlement d’enfants fustige

Pour le parlement d’enfants Butembo-Lubero, cette situation est inacceptable au regard des risques que courent ces enfants.

Reagan BANGAGHE, son Président, pense que  cette situation est une fuite de responsabilité des parents vis-à-vis de leurs enfants. Son inquiétude devient autant grande suite aux risques de tomber, les fatigues extrêmes qui peuvent de causer du tort à la croissance des enfants. Dans des bosquets, des enfants sont également exposés aux risques des engins explosifs, s’inquiète-t-il.

« Il est toujours très important de contrôler cet aspect et aussi ne pas laisser l’enfant déambuler partout dans l’objectif de chercher ces sticks de bois, parce que il y a des ces enfants qui exagèrent il va quitter une commune à une autre très loin et il y a des risques de se perdre. Pour les autres enfants qui vont jusqu’à monter au niveau des arbres là c’est en tout cas plus grave, ça expose des enfants à pas mal des dangers et d’avoir des fractures, c’est un problème pour la santé de l’enfant. Nous savons tous que la santé de l’enfant c’est une santé fragile et qui en principe ne doit pas être exposée à tout ce qu’il y a comme danger. Ces enfants sont vraiment très exposés à des blessures. Chercher les sticks de bois c’est comme ceux qui cherchent les Ngolongoto, il y a les maladies auxquelles ses enfants sont exposés car ils sont en contact très permanent avec la saleté », montre Reagan BANGAGHE.

Un appel à la responsabilité

 Il appelle pour ce faire tous les parents à bien encadrer les enfants en instaurant une bonne éducation. Le gouvernement doit pour sa part mettre en application la loi portant protection de l’enfant.

« Nous encourageons vraiment l’éducation de la part des parents envers les enfants avant même de les envoyer d’aller chercher ces sticks de bois et aussi attirer leur attention à ne pas grimper dans les arbres. Et aussi pour les parents qui ne comprennent pas leurs enfants qui leur expliquent que les sticks de bois ne sont plus trouvables à tel ou tel autre endroit d’essayer un peu de comprendre ou de croire de ces que les enfants disent comme message. Si l’État ou les autorités à leur tour peuvent prendre de leurs responsabilités à protéger ces enfants, cela va devoir nous aider à le faire. L’État a des services spécialisés et il lui revient vraiment d’assurer son devoir envers ces enfants », boucle le speaker de la structure infantile.

Il convient de noter que la quête des bredouilles par les enfants est une pratique courante en ville de Butembo.                                                                

Wivine Kahunga