Butembo-Beni : Mgr Sikuli n’exclut pas la scission de son Diocèse presque deux fois plus grand en superficie que le Rwanda
Que pense l’Evêque du Diocèse catholique de Butembo-Beni au sujet de l’éclatement de cette juridiction religieuse à 25 ans de son épiscopat ? La question est parmi celles que nous lui avons posées le week-end dernier au cours d’une interview dans la cour intérieure du presbytère de la Cathédrale.
En répondant aux questions de Radio Elimu, Radio Moto et Moto TV, Monseigneur SIKULI PALUKU Melchisédech s’est montré favorable à la scission de son Diocèse.
En se référant au Rwanda, un pays de près de 26 000 kilomètres carrés avec 7 diocèses, il ne trouve pas de raison pour laquelle Butembo-Beni, 45 000 Kilomètres carrés, ne donnerait pas 2 ou 3 diocèses.
« On doit y penser. Il y a des conditions à réaliser pour dire, bon, si on le fait, ça va être viable. Il ne faut pas s’y hasarder comme ça. Ça va venir de soi. Et, il ne faut pas s’étonner que dans un avenir, j’espère, non lointain, qu’on parle, pourquoi pas du diocèse de Luofu par exemple ou du diocèse de Beni. Quand on a connu le Rwanda, ils ont au moins 7 diocèses, un pays qui est plus petit, au moins en superficie, que ce Diocèse. Donc, il faut les fidèles, il faut les infrastructures », introduit le Pasteur de l’Eglise de Butembo-Beni.
L’Ordinaire du lieu enchaîne qu’un tel éclatement peut jouer dans la mission d’affermissement de la foi des fidèles, nourris en cure d’âme, ces jours, dans 72 paroisses.
« C’est l’Eglise de Jésus, il faut que le message soit annoncé… Qu’il y ait des fidèles et que parmi ces fidèles, il y en ait ceux se soient consacrés à servir l’Eglise en devenant prêtre, religieux, religieuse pour aider les fidèles à croître non pas seulement en nombre mais aussi en qualité, affermis dans la foi », poursuit-il.
En attendant, Monseigneur SIKULI PALUKU Melchisédech salue la croissance spirituelle qui se fait vivre aussi à travers les vocations sacerdotales et religieuses.
C’est dans cette logique qu’il loue le Seigneur qui a permis que 2 Congrégations se choisissent des Supérieurs généraux, originaires de Butembo-Beni, en cette année du jubilé d’argent de son épiscopat.
« L’Eglise est missionnaire par nature. Si de l’extérieur, même au Congo, un Evêque nous demande un prêtre, si nous en avons, nous donnerions volontiers. Parce que nous recevons de Dieu. Je vous donne un fait que je prends pour indicatif, notre Eglise dans son ensemble, toutes ses composantes avec les religieux ; les augustins de l’Assomption, pour la première fois, ils ont un Supérieur général originaire de ce diocèse, les sœurs orantes qui ont une communauté à Kasongomi, pour la première fois, elles ont la Supérieure générale qui est une originaire d’ici. Pour moi, c’est bon. Il faut louer le Seigneur pour ça. C’est un signe qu’on reconnait en eux une capacité de diriger la Congrégation dans le monde où se trouvent ces religieux », boucle Monseigneur SIKULI PALUKU Melchisédech.
La richesse du Diocèse de Butembo-Beni, c’est aussi le nombre de fidèles, plus de 1 500 000 ainsi que des prêtres dont le nombre des diocésains dépasse 200. Une vingtaine des membres de clergé diocésain est en mission en Europe et en Afrique. D’autres fils et filles de ce diocèse sont en mission, en tant que religieux, dans plusieurs pays du monde.
Patient Akilimali