Lubero : Suite aux conditions difficiles en milieux d’accueil, des déplacés retournent dans leurs contrées d’origine
Plusieurs familles qui avaient fui l’avancée des rebelles du M23 dans le Sud de Lubero retournent depuis fin août dernier dans leurs milieux d’origine. La coordination territoriale de la Société civile affirme que ces déplacés sont contraints de regagner leurs entités respectives suite aux conditions de vie difficiles dans leurs lieux de refuge.
MUHINDO TAFUTENI, Président de la société civile, coordination du territoire de Lubero, a, au cours d’une interview nous accordée, indiqué que ce retour est observé notamment dans les localités de Alimbongo, Mbingi, Ndoluma, Kayna et Kirumba.
Les difficiles conditions de vie dans des familles d’accueil poussent ces nécessiteux de retourner dans leurs villages.
Bien plus, d’autres profitent de la petite accalmie constatée dans les zones contrôlées par les Forces Armées de la République. « Le retour est constaté depuis août du fait que les conditions de vie de ces déplacés ne sont pas faciles. De ce fait, les déplacés trouvent mieux d’aller suivre la situation, surtout les déplacés venus de la zone contrôlée par les militaires comme à Vutsorovya, Alimbongo, Kasingiri, Lubango, Mbingi… Et là on peut avoir certains qui se dirigent vers la zone occupée par le M23 comme Kirumba, Kayna, Kanyabayonga qui ont aussi fait un mouvement vers ces entités », décrit le Président de la structure citoyenne en territoire de Lubero.
Toutefois, MUHINDO TAFUTENI craint pour la sécurité de ces familles qui risquent leur vie dans ces zones opérationnelles. Il exhorte les autorités compétentes à restaurer la paix dans le Sud de Lubero afin de faciliter le retour des centaines des milliers familles qui veulent retourner dans leurs entités en toute sécurité. « Ils rentrent dans une situation compliquée. Ils n’ont pas de vivres… Ces gens ont des problèmes au niveau de retour. Même chose pour la santé parce que les structures sanitaires déjà vandalisées par des belligérants. Ce n’est pas facile de rentrer dans une zone opérationnelle. Première chose, c’est la sécurisation de ces personnes ou finir la guerre », recommande-t-il.
En juin et juillet dernier, la commune de Lubero avait accueilli des vagues des déplacés venus du Sud du territoire après la conquête de certaines localités par les éléments du M23/RDF. Certains déplacés étaient hébergés dans des écoles, d’autres dans des maisons inachevées des particuliers, d’autres encore passaient nuit à la belle étoile.
Laetitia Vusara