Lubero-Enlèvement de Ahmed Youssouf : la communauté somalienne se réserve le droit de fermer ses mouvements commerciaux si l’Etat congolais ne la sécurise  pas

Lubero-Enlèvement de Ahmed Youssouf : la communauté somalienne se réserve le droit de fermer ses mouvements commerciaux si l’Etat congolais ne la sécurise  pas

22. juin 2024 Allgemein 0

La communauté somalienne œuvrant dans le secteur pétrolier en RDC  en général et au Grand Nord-Kivu  en particulier réclame la libération de son membre ALI AHMED YOUSSOUF. Celui-ci  ne donne plus de  ses  nouvelles depuis le 17 juin dernier. Il avait été conduit dans une destination inconnue par des jeunes qui l’avaient soupçonné de collaborer avec les ADF.

L’opérateur économique revenait de Manguredjipa où il était parti réaliser quelques activités commerciales de vente de carburant. A son retour, des jeunes  l’avaient fait descendre du véhicule avant de le kidnapper.

En réaction, la communauté somalienne s’est adressé ce samedi 22 juin 2024 au  Maire de Butembo.

Photo de Ali Ahmed Youssouf extraite d’une vidéo partagée sur les réseaux sociaux

« Nous venons déposer le mémorandum en exprimant notre indignation aux autorités locales. Nous l’avons déposé à Butembo et en territoire de Lubero chez l’administrateur montrant combien de fois nous sommes indignés. Ces malfrats-là, par WhatsApp, ils ont envoyé une vidéo dans laquelle ils disent que le nôtre est collaborateur des ADF. Pourtant, c’est faux. C’est un opérateur économique bien connu dans le secteur de pétrole. Il est somalien. Il faisait Manguredjipa et là, il a un dépôt d’essence. Il voulait retourner sur Butembo avant de tomber dans les mains de ces malfrats avec deux de ses travailleurs. Ceux-ci ont été relâchés deux jours après mais lui, jusque maintenant, il est entre les mains des ravisseurs. Monsieur le Maire nous a promis que lui avec les services vont s’impliquer dans la situation pour qu’on trouve solution, que notre frère retourne sur Butembo et reprendre ses affaires »,  contextualise Maître  Alain MUNYITSINGA, avocat de la  communauté somalienne au Grand-Nord-Kivu  qui s’est confié à SAIDIKI VINDU de la Cellule  de Communication à la Mairie de Butembo.

Dans leur mémorandum, les somaliens se réservent le droit de fermer  leurs activités commerciales dans la région.  « Il sied de signaler que notre communauté travaille en collaboration avec les fils du Grand Nord dans ses commerces et la main d’œuvre est locale. En outre,  la communauté somalienne se réserve le droit de fermer leurs mouvements commerciaux si l’Etat congolais ne nous sécurise  pas étant donné que nous sommes en ordre avec les services de l’Etat », lit-on dans ce document.

Contexte

Depuis le 17 juin 2024, toujours pas de nouvelle d’un sujet somalien tombé entre les mains des jeunes qui avaient déjà barricadé la route Butembo-Manguredjipa au niveau de Masimbembe et Njiapanda  en groupement Manzya de la chefferie des Baswagha du territoire de Lubero.

En effet, Abdallah KALEMIRE est cet homme qu’on voit dans une vidéo devenue virale sur les réseaux en train d’être verbalisé par des jeunes qui se disent vigilants engagés contre l’activisme ADF. Il est assis à côté d’un autre congolais et du sujet somalien ALI AHMED YOUSSOUF.

Tout commence en mai  2024 quand Abdallah KALEMIRE sollicite AHMED YOUSSOUF pour un soutien dans l’ouverture d’une mini-station de carburant à Manguredjipa pour faciliter l’approvisionnement des détaillants des produits pétroliers en secteur des Bapere.

Pour la deuxième fois, AHMED YOUSSOUF est allé à Manguredjipa pour se rassurer que l’investissement dont lui parlait Abdallah KALEMIRE était une réalité. C’est en voulant retourner à Butembo le 14 juin 2024 que les choses ont tourné au vinaigre.

Le sujet somalien a été suspecté par des jeunes comme quelqu’un qui soutient les ADF. Il a été obligé de descendre de la voiture qui le transportait. Une voiture que conduisait un chauffeur, en état d’ivresse, qui n’hésitait pas à engager des vives discussions avec des jeunes, pourtant en colère après les  massacres des civils qui venaient d’être enregistrés dans les alentours de Cantine en territoire de Beni et à Maikengu en secteur des Bapere. C’était vers 20 heures quand ce chauffeur voulait poursuivre son voyage pour Butembo alors qu’il avait démarré  sa voiture à Manguredjipa vers 13 heures.

Un groupe de jeunes a pris cet homme avant de le conduire à la police. Du bureau de la police, il a été conduit dans un hôtel de Njiapanda pour un petit repos. C’est de l’hôtel où il avait été extrait par un autre groupe de jeunes pour un nouvel interrogatoire.

C’est après cet interrogatoire que Abdallah KALEMIRE et un autre congolais ont été séparés d’avec AHMED YOUSSOUF.

Voilà ce qui attriste l’opérateur  Abdallah KALEMIRE qui s’inquiète du sort de son ami qui exerçait, comme d’autres opérateurs économiques somaliens,  le commerce du carburant à Butembo depuis 4 ans.

Patient Akilimali