Trêve décidée entre le Gouvernement congolais et l’AFC/M23; ces craintes de Edgar Mateso

Trêve décidée entre le Gouvernement congolais et l’AFC/M23; ces craintes de Edgar Mateso

24. avril 2025 Allgemein 0
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Dans une  sortie médiatique de ce jeudi 24 avril 2025, KATEMBO MATESO Edgar,  cet enseignant  du  Cours de philosophie politique constate d’abord  que la déclaration  ne fait pas  mention de l’échéance à attendre pour le dialogue annoncé par les deux parties.

Partant, l’AFC/M23 va continuer  à occuper les territoires qu’il a déjà conquis, avec toutes les conséquences derrière cette occupation.

« Il se déduit que l’AFC M23 continuera à occuper les territoires qu’il a conquis et que donc les personnes qui les ont fuis auront des difficultés à revenir dans leur zone et à continuer à travailler pour la République pendant que nous serons en train d’attendre ce dialogue, surtout que l’on n’a pas annoncé la période de son effectivité. Nous nous posons la question, pourquoi ? On n’a pas parlé de retrait des troupes que de parler simplement d’un cessez-le-feu. Est-ce que ce n’est pas une manière de maintenir la crise en veilleuse ? Parce qu’aussi longtemps que l’FCM23 continuera à occuper les terres, même s’il y aura un cessez-le-feu, la population continuera à vivre dans la crainte », s’interroge Edgar MATESO.

Dans la foulée, KATEMBO MATESO Edgar craint également ce que  signifierait « discours  de haine et d’intimidation » à bannir.

« Nous craignons que cela ne devienne une voie vers la préparation des esprits, que certains criminels seront amnistiés et gratifiés par des grands postes au sein des institutions du pays ou de l’administration publique ou dans l’armée et dans la police. Enfin, nous nous posons la question sur le devenir du processus de Luanda et de Nairobi parce que le communiqué n’a pas fait mention à ces deux processus. Pourtant, le processus de Luanda donne l’espoir de mettre sur une même table deux pays visiblement en conflit, notamment la RDC et le Rwanda. Et peut-être là, on analyserait également les causes profondes des agressions intempestives de la RDC par le Rwanda. Mais non plus, on n’a pas fait mention justement de ce processus de Nairobi qui devrait mettre sur une même table tous les porteurs d’armes qui pullulent à l’est de la République démocratique du Congo », argumente notre  interlocuteur.

A ce niveau, Edgar MATESO s’interroge si après que le M23 et  le Gouvernement auront résolu leurs différends, que d’autres porteurs d’armes continuent leur  activisme au motif qu’ils ne sont pas concernés par les conclusions trouvées.

Contexte

La République démocratique du Congo  et le mouvement AFC/M23 décident  enfin de travailler à la conclusion d’une trêve. Objectif, l’instauration d’un cessez-le-feu effectif, à l’issue de pourparlers tenus à Doha sous l’égide de l’État du Qatar. Ceci ressort d’une déclaration conjointe publiée le mercredi 23 avril et dont des copies ont été lues sur les  réseaux sociaux  ce jeudi 24 avril.

En  effet, les deux délégations affirment avoir mené des discussions « franches et constructives » et se disent prêtes à poursuivre leurs efforts pour « rétablir une paix durable » en RDC et dans la région. Elles s’engagent à respecter l’ensemble des engagements pris « pendant toute la durée des pourparlers et jusqu’à leur conclusion ».

Dans  le même document, les deux parties  réaffirment notamment « la cessation immédiate des hostilités » et le « rejet catégorique de tout discours de haine et d’intimidation ». Les deux camps appellent les communautés locales à s’aligner sur cette dynamique de désescalade.

Le dialogue annoncé devra porter sur « les causes profondes de la crise » à l’est du pays ainsi que sur « les modalités pour y mettre fin ». Le Gouvernement congolais et le mouvement  AFC/M23 sollicitent le soutien du peuple congolais, des chefs religieux et des médias pour diffuser ce qu’ils qualifient de « message d’espoir et de paix ».

Enfin, les signataires de la déclaration conjointe adressent leurs remerciements à l’État du Qatar pour ses efforts « continus » et son « engagement indéfectible » dans la facilitation de ces discussions.

Patient Akilimali