RDC : Pour la CENCO, le Pacte social « aura l’avantage de préserver l’ordre constitutionnel, menacé et susceptible d’être balayé si la crise s’amplifie »
La paix, la paix durable est la priorité de la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO). Elle le fait savoir dans son message « Tous, engageons-nous pour la paix et le bien-vivre ensemble » qui sanctionne la 62e assemblée plénière ordinaire tenue du 12 au 15 mai à Kinshasa.
Dans cette logique que les Archevêques et Evêques congolais présentent le Pacte social pour la paix et le bien-vivre ensemble en RDC et dans la région des Grands-Lacs comme une réponse citoyenne aux crises récurrentes que le pays traverse depuis son accession à l’indépendance. « C’est un processus de paix qui a pour vocation de mobiliser le peuple congolais afin de combattre tout ce qui entrave son développement et son bien-être intégral », expose la CENCO.
Pour elle, le forum national ne doit pas être réduit à un espace de partage du pouvoir. « Il s’agit d’abord, de relire notre histoire commune avec l’aide des experts scientifiques et savants congolais, en vue de dégager les causes profondes des crises récurrentes. Bien plus, ce travail scientifique permettra d’identifier les raisons pour lesquelles les dialogues passés n’ont pas pu y mettre fin et, surtout, de proposer aux gouvernants les politiques publiques en vue du redressement rapide de notre pays », poursuivent les Archevêques et Evêques.
Selon eux, les résultats des ateliers scientifiques serviront de socle du forum du consensus national.
Dans l’entendement de l’épiscopat congolais, ce rendez-vous devra se tenir dans un esprit de fraternité et de tolérance pour aboutir à une vraie réconciliation. « Forte de ce consensus national que nous appelons ‘‘pacte social’’, la Nation, réconciliée avec elle-même, sous le leadership du Chef de l’Etat, pourra ainsi négocier la tenue d’une conférence internationale pour la paix dans la Région des Grands Lacs. Au terme, ce Pacte aura l’avantage de préserver l’ordre constitutionnel, menacé aujourd’hui et susceptible d’être balayé si la crise s’amplifie. En plus, il consacrera le bien-vivre ensemble dans notre pays et dans la Région des Grands Lacs », fait espérer la CENCO.
Dans cette optique, les Archevêques et Evêques recommandent au Président de la République de faire confiance aux Pères spirituels en facilitant la mise en œuvre de cette initiative.
Aux acteurs politiques de mettre de côté leur lutte pour la conquête ou la conservation du pouvoir afin de réfléchir objectivement sur un projet de société qui va ramener la paix et fonder le bien-vivre ensemble entre les congolais. « Nous vous encourageons à développer le dialogue comme mode de résolution des conflits », insistent les membres de la CENCO.
Les Archevêques et Evêques invitent le peuple congolais à s’approprier cette initiative, en demeurant vigilant, sans se laisser manipuler par ceux qui militent pour leurs intérêts personnels.
En conclusion, la CENCO convie le peuple congolais à une neuvaine de prière du 6 au 15 juin. Question d’implorer la grâce divine pour l’aboutissement heureux de cette initiative.
Cette neuvaine de prière est projetée en marge de la célébration de 65 ans depuis l’accession de la RDC à l’indépendance et de la béatification de Floribert Bwana Chui Bin Kositi.
Pour rappel, celui-ci est né le 13 juin 1981. Ancien chef de Bureau de l’Office Congolais de Contrôle (OCC) à Goma, il fut assassiné dans la même ville le 8 juillet 2007 pour avoir refusé de céder à la corruption et à la pression d’imposer l’entrée des denrées alimentaires périmées à traers le Rwanda.
Membre de la Communauté Sant’Egidio, il sera béatifié à Rome le 15 juin 2025 comme martyr de l’honnêteté, de l’intégrité morale.
Patient Akilimali