RDC: Le SMIG passe de 7 074 à 14 500 Fcs, l’économiste Thierry Meni craint pour l’augmentation des prix sur le marché

RDC: Le SMIG passe de 7 074 à 14 500 Fcs, l’économiste Thierry Meni craint pour l’augmentation des prix sur le marché

7. janvier 2025 Allgemein 0
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Ajustement du salaire minimum interprofessionnel garanti, SMIG, dans les entreprises et établissements de toute nature de 7 074 à 14 500 francs congolais par le ministre du travail et prévoyance sociale. Le chef de travaux Thierry Meni craint pour l’augmentation des prix sur le marché à cause de l’augmentation de la masse monétaire. Il l’a indiqué ce mardi 7 janvier 2025.

Cet enseignant à l’Université Officielle de Ruwenzori, UOR Butembo, a énuméré certains préalables inhérents qui pouvaient précéder cet arrêté du ministre en vue d’une bonne application.

Il s’agit de l’analyse socio-économique dont il faut déterminer l’origine de la perte du pouvoir d’achat, tenir compte de la productivité des entreprises, tenir un dialogue social, ainsi que des mesures de concertation et d’accompagnement des entreprises, destinées à supporter ce coût supplémentaire.

« Déterminez d’abord l’origine de la perte du pouvoir d’achat du travailleur. Est-ce que cette origine est économique, est-ce que cette origine est non économique ? Il s’agit par exemple de l’inflation que nous définissons comme   la conséquence de la perte du pouvoir d’achat de la monnaie et qui s’accompagne d’une hausse généralisée des prix  ou c’est par exemple le taux de change. Est-ce  que c’est la faiblesse du taux de la monnaie congolaise qui a poussé le ministre à prendre cette décision ?  A côté de cela, le ministre devrait plutôt tenir compte de la productivité des entreprises parce que ce sont elles qui vont supporter le coût là et  ces entreprises, ont-elles augmenté leurs quantités produites par facteur de production ? Celle-ci ont-elles été en mesure d’augmenter leurs productions ? Ou c’est le facteur capital qui a permis que ces entreprises soient  en mesure d’augmenter leur production pour supporter ce coût supplémentaire.  Mais aussi le ministre doit tenir compte du dialogue social c’est-à-dire réunir les syndicats, comme la FEC, comme FENAPEC et les autres syndicats des travailleurs pour essayer de discuter autour de l’augmentation de cette charge-là dans les entreprises en fin que ces entreprises se préparent déjà », analyse-t-il.

Par ailleurs, ce spécialiste en économie publique renchérit  que la faisabilité de ce nouveau salaire minimum interprofessionnel garanti, SMIG, peut tant soit peu impacter positivement sur la vie socio-économique.

Cependant, notre interlocuteur craint que l’augmentation de la masse monétaire puisse augmenter les prix sur le marché si l’on a pas bien identifié la vraie origine de la baisse du pouvoir d’achat des travailleurs.

« L’impact socio-économique est prévisible parce que lors qu’on vous augmente le salaire, naturellement vous allez améliorer vos conditions de vie. Mais lorsque les  agents économiques  notamment ceux-là qui nous offrent les biens et services vont apprendre qu’il y a une  augmentation de salaire, il y aura une augmentation de la masse monétaire dans l’économie. Ces agents-là vont aussi anticiper rationnellement la théorie de l’anticipation rationnelle, ils vont dire, comme il y a une augmentation de la masse monétaire dans l’économie, profitons aussi de la masse monétaire là en augmentant le prix de nos productions au marché. Quelle est la vraie origine de la baisse du pouvoir d’achat du salaire du travailleur ? C’est là qu’on devrait commencer.  Si on trouve la vraie origine, alors nous allons prendre aussi de bonnes mesures qui seront en mesure de résoudre ces problèmes-là. Lorsque les mesures économiques sont prises dans le cadre politique, cela a toujours comme conséquence la non application de ces mesures-là. Par ce qu’elles ne sont pas accompagnées par les bonne bases », conseille le Chef de Travaux MBUSA MENI Thierry.

Il faut noter que le ministre du travail et prévoyance sociale Ephraim Akwakwa a annoncé le 2 janvier dernier  dans son arrêté no 012 réajusté le SMIG à quatorze mille cinq cent francs congolais (14 500).

Rappelons que l’ancien ministre Bruno Tshibala Nzenze, avait signé le 22 mars 2018, le décret no 18/017 du 22 mai 2018 portant fixation du SMIG à 7 074 francs par jour pour le travailleur de manœuvre ordinaire.

Selon actualité.cd, le nouveau SMIG pourra être appliqué à partir de la paie du mois de février de l’année 2025.

                                                           Samuel Lukalango