RDC : L’alerte du Professeur Kavuya sur la 3e guerre mondiale déclenchable à cause des ressources forestières et minières

RDC : L’alerte du Professeur Kavuya sur la 3e guerre mondiale déclenchable à cause des ressources forestières et minières

7. août 2025 Allgemein 0
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Les ressources naturelles de la RDC peuvent être à la base de la troisième guerre mondiale. L’enjeu est de taille que ce pays attire la curiosité de plusieurs pays du monde. C’est une alerte du Professeur Jeannot KAVUYA, Enseignant au département de l’environnement à l’Université Officielle de Ruwenzori,  UOR Butembo. Il l’a  indiqué lors de  son exposé au cours du colloque interuniversitaire et international de  juillet dernier à Butembo.

Selon lui, tout part du  fait que la révolution industrielle, caractérisée par la fabrication des ordinateurs, téléphones, batteries électriques et autres requière les minerais stratégiques qu’on  retrouve en RDC.

Malheureusement, le constat c’est qu’il y a superposition entre les forêts et les minerais en RDC.

Résultats, les pays industrialisés à la recherche des minerais stratégiques notamment le cobalt, le cuivre  et l’étain ont les yeux rivés sur les espaces  forestiers qui regorgent également ces minerais.

A en croire le Professeur Jeannot KAVUYA, il n’est  pas surprenant de voir une personne venir en  RDC avec un permis d’exploitation forestier alors qu’elle vise essentiellement l’exploitation minière.

«Les forêts congolaises seront toujours un champ des conflits, plus violent que même les mines, parce que nous nous allons dire qu’on ne peut pas exploiter nos forêts, mais dans nos forêts, il y a des minéraux. Quelqu’un va quitter la France ou un autre pays avec l’intention qui est invisible de pouvoir exploiter les minerais, alors il vient solliciter un permis forestier alors qu’il vise plutôt les minerais. Il y a aussi l’ingérence environnementale comme une nouvelle forme d’impérialisme vert. On va nous imposer la guerre si nous n’acceptons pas de partager nos ressources. Vous voyez déjà quand les États-Unis s’interposent par rapport à cet accord avec le Rwanda. N’oubliez pas que la RDC avait déjà un regard par rapport aux mines avec la Chine, un autre bloc.  Voilà, la  Russie aussi peut s’improviser dans ce débat, dans cet enjeu sur les ressources. Et ça peut occasionner, nos forêts, nos ressources peuvent occasionner même la troisième guerre mondiale. Ne vous en faites pas, c’est vraiment très sérieux », alerte-t-il.

C’est dans cette logique que le Professeur KAVUYA comprend l’attitude de la RDC qui a adhéré à l’impérialisme vert avec l’accord de Washington.

« Quand vous êtes faibles dans la guerre, vous faites quoi ? Bon, c’est vrai, je ne veux pas dire que vous faites la reddition, vous n’allez pas capituler. Mais un faible, il est obligé de s’associer à ce qui a déjà été construit pour sa paix. Et c’est exactement comme vous lisez l’accord du Rwanda avec nous, la RDC, sous l’égide des États-Unis. Moi, j’ai une critique pour ça. Quand vous lisez, c’est un impérialisme vert. C’est ça le terme que j’utilise. Les États-Unis nous imposent de partager nos ressources avec le Rwanda pour la paix. Il n’y a pas d’autre chemin », analyse-t-il.

En attendant que la RDC mette en place des mécanismes solides de protection de ses ressources, le Professeur KAVUYA souhaite que ce pays passe de la phase  des estimations à celle des précisions sur les richesses forestières.

Jusque-là, selon  les estimations, la RDC a des compensations financières  pour 155 000 000 d’hectares des forêts qui séquestrent  entre 400 et 500 millions de tonnes de carbone par an.

«Nous avons des compensations dans les différentes conférences des parties (COP). Nous revenons avec des millions des dollars. Il y a par exemple le Cameroun, le Gabon, tous les autres pays d’Afrique centrale qui ont des forêts, ils viennent de toutes ces conférences-là avec beaucoup d’argent pour essayer de financer d’autres projets de développement socio-économique. Mais qu’est-ce que nous en faisons ? Parce que nous recevons exactement des compensations. Mais je dois rappeler aussi que ces compensations sont sous-estimées parce qu’en fait, nos forêts congolaises ne sont pas encore inventoriées. On a plus que ça. Nos universités ne sont pas financées pour faire de recherches exactement sur nos forêts. Alors, on nous paye, on nous compense de façon forfaitaire. On vous dit bon, vous prenez ça, et vous le prenez. Pourtant, par exemple, comme les citoyens du Brésil, qui est un autre pays qui a un grand massif forestier, face à cet enjeu, ils sortent gagnants, ils sortent avec beaucoup de milliards de dollars à cause de leur massif forestier parce qu’ils viennent avec des statistiques qui sont prouvées scientifiquement et ils viennent avec des données fiables et ils sont beaucoup plus respectés », montre le Professeur Jeannot KAVUYA.

Notons que ce chercheur a exposé sur « les forêts congolaises dans l’écosystème mondial : un enjeu de guerre et une solution globalisante », lors de ce colloque qui a eu pour thème central « La crise congolaise : causes et pistes de solution ».

Patient Akilimali