Procès pillage à Mabambi : Dans sa désolation, la défense promet d’interjeter appel mais la partie civile est satisfaite
Les parties au procès relatif au pillage au village Mabambi en territoire de Lubero ont des réactions divergentes au sujet du jugement prononcé au premier degré par le Tribunal Militaire qui a siégé en flagrance sur ces faits le jeudi 31 octobre 2024.
Les parties civiles se félicitent d’avoir atteint l’objectif qu’elles se sont assignées dès le début de l’instruction de cette cause.
Maître MUMBERE MANENO Jean-Marie et Maître KAVIRA KOMBI Aimée ont été conseils des parties civiles Abbé Charles KAKINE, Abbé Gervais LUKOMBOLA, Abbé Raphaël NZOGHU et madame KAVIRA MUGHOLE.
« La partie civile n’est là que pour demander que les préjudices subis soient réparés. Nous sommes satisfaits quoique l’un de prévenus ait été acquitté. Ce n’était pas notre part de demander sa condamnation. Nous nous sommes limités à la demande de la réparation. C’est le Ministère public qui pouvait demander à ce que l’autre là soit condamné pour le fait de ses éléments qui étaient sous sa responsabilité », fait entendre maître Aimée KOMBI.
Pour sa part, Maître Jules MUVWEKO a été accompagné de ses deux autres confrères du côté défendeu.Il promet d’interjeter appel.
« Nous sommes quelque part désolés mais nous avons la chance parce que nous avons réussi à faire acquitter une personne. Outre cela, la partie civile n’a pas été en mesure d’assigner la République qui serait civilement responsable parce que, ayant condamné nos clients, nous ne savons pas qui va payer leurs dommages. Parce que, arrivés à Mabambi, nous avons été envoyés par la République. Dans nos missions, on ne savait pas qu’on pouvait déraper. Certains de nos clients ayant bu, ils se sont donnés à différents actes ignobles pareils. Nous n’allons pas faire même 24 heures sans interjeter appel. Il y a cette ouverture pour être acquitté au 2e degré », réagit Maître Jules MUVWEKO.
Pour rappel, 4 de 5 militaires qui ont comparu dans le procès en flagrance relatif au pillage à Mabambi en territoire de Lubero ont été condamnés par le Tribunal Militaire de Butembo à la peine de mort. L’infraction retenue à leur charge est « pillage pendant l’état de siège et à l’occasion d’une opération tendant au maintien et rétablissement de l’ordre public ».
Chacun de 3 prévenus condamnés pourra payer une somme de 5000 $ pour réparer les préjudices causés aux parties civiles. Le 5e a été acquitté pour insuffisance de preuves.
Pour contexte, des affrontements ont opposé des militaires à des miliciens pendant plusieurs heures de la journée de mardi 29 octobre 2024. Des détonations ont été entendues à Mabambi et environs sur la route Butembo-Vuyinga en territoire de Lubero, une trentaine de kilomètres à l’Ouest de Butembo.
Les militaires du 3416e régiment avaient la mission de déloger des miliciens qui semaient terreur et désolation dans des villages environnant le Mont Muhola.
Mais, certains d’entre ces militaires ont agressé des prêtres au presbytère de la paroisse Sainte Joséphine Bakhita avant d’y piller des biens autant qu’ils venaient de faire dans des boutiques et maisons des habitants au village.
Patient Akilimali