Pourparlers Gouvernement-AFC/M23 : Jules Vayikehya note une méfiance entre les parties (Tribune)

Réaction de l’acteur politique et stratège KASEREKA VAYIKEHYA Jules au sujet de la trêve décidée entre le Gouvernement congolais et le Mouvement AFC/M23 qui sont en pourparlers à Doha au Qatar. Sa pensée est résumée dans les lignes qui suivent.

Les négociations entre le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) et le mouvement rebelle M23/Alliance Fleuve Congo (AFC) sont visiblement marquées par une méfiance profonde et des divergences fondamentales, ce qui explique la publication de communiqués séparés malgré des engagements communs apparents.

Trois raisons majeures peuvent expliquer cette méfiance à savoir :

1. Le gouvernement congolais considère le M23 comme un groupe terroriste soutenu par le Rwanda et hésite de lui accorder un intérêt en tant qu’interlocuteur sérieux et attitré; 

2. Divergences sur les conditions préalables : Lors des pourparlers de Doha en avril 2025, le M23 a exigé la libération de centaines de prisonniers accusés de liens avec le groupe, ce que le gouvernement congolais a refusé, invoquant l’indépendance de son système judiciaire et la gravité des crimes commis;

3. Manque de confiance mutuelle : Le gouvernement congolais accuse le M23 de violer les cessez-le-feu et de manipuler l’opinion publique par des communiqués mensongers, tandis que le M23 reproche à Kinshasa de ne pas respecter les accords précédents et de collaborer avec des groupes armés hostiles;

Sans un changement significatif dans les positions des deux parties et une médiation efficace, les perspectives de paix durable restent incertaines.

Jules VAYIKEHYA

Stratège et acteur politique