Nord-Kivu : Risque d’augmentation sans précédent des cas du VIH/SIDA suite à la guerre

Nord-Kivu : Risque d’augmentation sans précédent des cas du VIH/SIDA suite à la guerre

16. septembre 2025 Allgemein 0
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Recrudescence des cas de la pandémie du VIH-SIDA en villes de Butembo et Beni ainsi que dans d’autres zones. Docteur Nicaise MATHE, coordonnateur du programme de lutte contre le VIH/SIDA au sein de la Division Provinciale de la Santé, DPS- antenne de Butembo,  l’a fait entendre au cours d’une interview accordée à la presse  le vendredi 12 septembre 2025. C’était à l’occasion de la clôture de la revue annuelle des activités sanitaires au sein de la DPS.

A l’en croire, plusieurs cas testés positifs au VIH/SIDA ont été notifiés en ville de Butembo, Beni et dans d’autres zones de santé du Grand-Nord de la province du Nord-Kivu.

Docteur Nicaise MATHE indique que cette prévalence est justifiée par l’augmentation des déplacées de guerre dans ces de deux grandes villes.

Ce prestataire de soins poursuit que les résultats démontrent que cette maladie contagieuse se transmet à  90 % par la voie sexuelle.  Il a renchéri que le déplacement massif de la population influence la croissance des rapports  sexuels et les Violences Basées sur le Genre.

« Dans la partie Nord, nous avons deux grandes villes ; Butembo et Beni. Ce sont des zones d’accueil. Elles ont accueilli beaucoup de déplacés et tous ces déplacés viennent avec les problèmes. C’est ainsi que dans la catégorie des personnes vivant avec le VIH, nous avons vu beaucoup de cas qui ont augmenté parmi les déplacés qui sont venus. Mais aussi, il y a une tendance à la hausse. Je ne saurais pas vous donner les chiffres aujourd’hui mais peut-être à l’occasion de la journée mondiale célébrée au mois de décembre, je pourrais vous donner les chiffres. Toutes les zones de santé ont accusé une augmentation de cas dans la plupart des cas qui ont été enregistrés. La contamination est à 90% par la voie sexuelle, nous avons aussi signalé le cas de Violences Basées sur le Genre, VBG. C’est vraiment une situation inquiétante parce que le VIH profite chaque fois qu’il y a des mouvements des populations la fréquence des rapports sexuels aussi augmente », indique Docteur Nicaise MATHE.

Le coordonnateur du programme de lutte contre le VIH/SIDA au sein de la Division Provinciale de la Santé antenne de Butembo a fait savoir que la situation sécuritaire vécue ces jours-ci dans la partie Est de la République Démocratique du Congo, impacte négativement sur le processus d’approvisionnement des antirétroviraux, antituberculeux et d’autres médicaments.

Docteur Nicaise MATHE rapporte que ce derniers temps, les zones sous occupations sont confrontées à la recrudescence des Infections Sexuellement Transmissibles.

« Je dois d’abord avouer que nous avons des difficultés. Elles ont été aggravées par la situation d’insécurité dans laquelle nous nous trouvons en ce moment. Nous avons eu quelques difficultés d’approvisionnement lorsque nous n’avons pas eu accès à Goma. Il y a eu des intrants que nous n’avons pas obtenus parce que l’aéroport était fermé.  Beaucoup de nos intrants arrivaient par cet aéroport. C’est ainsi que tous les partenaires ont dû refaire leurs chemins d’approvisionnement pour que la partie gouvernementale puisse être approvisionnée en intrants notamment les antirétroviraux, antituberculeux et les autres médicaments. Pour le moment, par rapport au VIH  nous pouvons noter que la guerre a beaucoup perturbé et nous craignons que le nombre de malades puisse augmenter dans les prochains jours. Nous avons aussi noté que les IST sont à hausse surtout dans les zones occupées dont Nyiragongo, Karisimbi, Goma, Masisi, les IST sont en hausse. Ces résultats ont fait que notre province a vu la prévenance des IST à 16% de toutes les consultations », fait savoir le coordonnateur du programme de lutte contre le VIH/SIDA au sein de la DPD-antenne de Butembo

Ce professionnel de la santé a également indiqué que les résultats d’une Enquête Démographique Sanitaire menée au niveau provincial révèlent que la sous population des femmes enceintes présente une prévalence de 2,77% de cas positifs du VIH, 4,6% de professionnelles de sexe et une prévalence de 1, 8 de la sous population située en milieu carcéral.

Tenez, plusieurs zones de santé situées en milieux urbaines et rurales ont également accusé une carence accrue des préservatifs afin de lutter contre le VIH/SIDA.

Victoire Pozite