Mambasa : Un journaliste menacé pour diffusion des propos de Mgr Ayikuli qui rappelle le clergé diocésain de Wamba à l’ordre

Le directeur de la radio communautaire Nia – Nia Amkeni a été menacé de mort lundi 26 mai 2025 au bureau même de la radio par une personne qui se présente comme étant fidèle d’une de confession religieuse de Nia – Nia en territoire de MAMBASA.
Selon notre source, l’auteur de la menace protesterait contre la diffusion du samedi 23 mai 2025, de l’interview de son excellence monseigneur Sosthène AYIKULI, administrateur apostolique du diocèse de WAMBA et évêque de MAHAGI-NIOKA dans laquelle, ce prélat catholique recommandait au clergé diocésain de WAMBA de se conformer à leur hiérarchie.
A en croire ESDRAS KAGHOMA, victime de cette menace, les faits se sont déroulés aux environs de 13 heures locales lorsque ce monsieur a fait irruption dans son bureau.
Par ailleurs, l’interlocuteur affirme que son agresseur se présentait comme membre de l’Eglise catholique. Il a commencé par une mise en garde sévère envers sa cible.
Au regard de cette menace, l’association des journalistes « amis de la nature » basée en territoire de Mambasa dans la province de l’Ituri exprime sa profonde indignation suite aux menaces de mort proférées à l’encontre d’un de ses membres à la personne d’ESDRAS KAGHOMA.
Par ailleurs, cette structure rappelle que le travail d’un journaliste n’est ni de plaire, ni de servir des intérêts partisans, mais plutôt de faire entendre toutes les voix dans le respect de l’éthique et déontologie.
Les menaces physiques ou verbales à l’encontre des professionnels des médias sont inacceptables et doivent faire l’objet de poursuites judiciaires.
Cette corporation « amis de la nature » demande aux autorités locales, judiciaires à ouvrir une enquête sérieuse et impartiale sur ces menaces.
A la commission nationale des droits de l’homme et les organisations de défense de la presse de se saisir du dossier.
Et à tous les acteurs sociaux et religieux de respecter le rôle de la presse dans la construction d’une société démocratique.
Rachel Borive
Contexte tel que présenté par cet article du site https://lesvolcansnews.net/
Le diocèse de Wamba, dans la province du Haut-Uélé, traverse une période de turbulences ecclésiales sans précédent. Dans une lettre pastorale rendue publique ce lundi 26 mai, l’administrateur apostolique sede vacante, Mgr Sosthène Ayikuli Adjuwa, évêque de Mahagi-Nioka (Ituri), a lancé un appel pressant à l’obéissance hiérarchique, dénonçant une série d’attitudes qualifiées de “rébellion” de la part d’un groupe de prêtres locaux.
“Je vous appelle à l’obéissance hiérarchique et au strict respect des décisions du Siège apostolique”, déclare-t-il dans ce communiqué ferme et sans équivoque adressé aux fidèles et clercs du diocèse. Ce rappel à l’ordre intervient dans un climat tendu, marqué par des contestations internes et des prises de position jugées illégitimes au sein du presbyterium de Wamba.
Au cœur de cette crise, la légitimité de Mgr Emmanuel Ngona, nommé évêque du diocèse de Wamba par le pape François le 17 janvier 2024. Ordonné le 15 septembre de la même année à Kinshasa par le cardinal Fridolin Ambongo, en présence du nonce apostolique Mgr Mitja Leskovar, Mgr Ngona n’a toutefois pas encore pris possession canonique de son siège, en raison de “circonstances exceptionnelles”, selon l’administrateur apostolique.
Malgré cette suspension temporaire, Mgr Ayikuli a réaffirmé avec force que Mgr Ngona demeure l’évêque légitime du diocèse. Il rejette catégoriquement le communiqué publié le 15 mai 2025 par l’Union des prêtres diocésains de Wamba, qu’il qualifie d’“usurpation susceptible de semer une dangereuse confusion parmi les fidèles”.
“Refuser d’accueillir l’évêque nommé par le Saint-Père équivaut à rompre la communion avec l’Église universelle et à entrer dans une désobéissance flagrante”, avertit-il dans un ton grave.
L’administrateur apostolique répond également aux critiques liées à la suspension des abbés Anzalite et Nebese. Il précise que les décrets émanent directement du Dicastère pour l’Évangélisation à Rome, et non de la Nonciature apostolique. Ces sanctions, affirme-t-il, résultent d’“actes gravement répréhensibles au sein de la hiérarchie ecclésiale”.
“Le non-respect de ces décisions pourrait entraîner des sanctions plus sévères, pouvant aller jusqu’au renvoi de l’état clérical, conformément à l’article 1371, n.2 du Code de droit canonique”, martèle Mgr Ayikuli.
Il met également en garde contre la participation à des célébrations liturgiques présidées par des prêtres suspendus, rappelant qu’il s’agit d’“une faute grave pouvant entraîner des sanctions canoniques”.
Dans le même esprit, l’évêque de Mahagi-Nioka dénonce le contenu d’un communiqué transmis aux fidèles par des membres du clergé de Wamba, y voyant “une tentative d’usurpation des prérogatives réservées à l’autorité légitime”.
Il rappelle le canon 1373 du Code de droit canonique, selon lequel :
“Quiconque incite ouvertement à la haine ou à la désobéissance envers le Siège apostolique ou un Ordinaire légitime peut être soumis à un interdit ou à d’autres peines”.
Sur le plan institutionnel, Mgr Ayikuli a confirmé la mesure conservatoire du Dicastère pour l’Évangélisation, suspendant les activités de formation dans les deux séminaires diocésains de Wamba à la fin de l’année scolaire. Il précise que toute formation réalisée en dehors de ce cadre ne sera pas reconnue par l’Église universelle. Les séminaristes concernés sont invités à suivre la procédure définie dans sa lettre du 9 mai 2025.
Enfin, l’administrateur apostolique lance un appel solennel aux fidèles et aux prêtres : faire preuve de sagesse, éviter la division et promouvoir la paix au sein de l’Église locale. Il demande que cette lettre soit lue publiquement dans toutes les paroisses du diocèse de Wamba, afin de dissiper les confusions et de rétablir l’ordre ecclésial.
La nomination de Mgr Emmanuel Ngona, missionnaire d’Afrique (Père Blanc), intervient après la renonciation de Mgr Janvier Kataka Luvete, ancien évêque de Wamba. En attendant la prise de possession canonique de son successeur, Mgr Ayikuli reste à la tête du diocèse à titre provisoire, en vertu du décret signé au Saint-Siège le 3 août 2024.
À Wamba, comme ailleurs, l’unité de l’Église ne peut se bâtir que sur la fidélité à Rome et le respect de l’autorité légitime. Une vérité rappelée avec force en ces temps d’agitation.
Rédaction