Lubero : « Mon mari est parti adhérer à un groupe armé dès qu’il a appris que j’étais à l’hôpital pour accoucher » (Une de femmes qui traînent à l’hôpital pour facture non payée)

Lubero : « Mon mari est parti adhérer à un groupe armé dès qu’il a appris que j’étais à l’hôpital pour accoucher » (Une de femmes qui traînent à l’hôpital pour facture non payée)

12. septembre 2023 Allgemein 0
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A l’hôpital général de référence de Lubero, des femmes sont encore retenues à la maternité pour des accouchements non payés. Dans cette structure sanitaire, le prix d’un accouchement varie entre 10 et 15 dollars américains pour des accouchements par voie normale, contre 50 à 90 dollars pour une césarienne. Des sommes difficiles à honorer pour de nombreuses femmes.

Dans une salle de la maternité, nous rencontrons Lydie Furaha,15 ans. Assise sur son lit avec son bébé de trois semaines, elle dit être retenue à l’hôpital contre sa propre volonté.

Incapable d’honorer sa facture, elle raconte, les yeux larmoyants, que le père de son enfant l’a quittée dès qu’il a appris qu’elle était à l’hôpital pour accoucher. « Suis arrivée ici, il y a longtemps, pour accoucher. La facture n’a pas été honorée faute des moyens. Je souhaite rentrer à la maison. Mon mari est parti en brousse pour adhérer à un groupe armé dès qu’il a appris que j’étais à l’hôpital pour accoucher », témoigne cette femme, abandonnée.

Inquiétude confirmée par le docteur Commandant KALONDO, médecin directeur de l’hôpital général de référence de Lubero. Il affirme que certaines femmes sont retenues pour une semaine, un mois voire trois mois, pour cause de non-paiement de factures.

Il souligne que cette situation engendre souvent des conséquences désastreuses sur la santé du nouveau-né et de sa mère. « Il y a certaines femmes qui ont des problèmes de paiement. C’est plus des jeunes femmes entre 15 et 20 ans. Ce sont des grossesses non désirées. Quand il faut que ces femmes sortent de la maternité, il n’y a personne pour payer pour elles ».

Que faire pour pallier ce problème qui gangrène la communauté ? Le docteur Commandant KALONDO exhorte la population à adhérer massivement à des mutuelles de santé pour éviter ce genre de situation dans les structures sanitaires locales. 

Toutefois, ce professionnel de la santé dit reconnaitre la difficile conjoncture économique qui ne permet pas aux populations dont le revenu est faible, d’adhérer massivement à ces mutuelles de santé. « Il faut adhérer aux Mutuelles de santé. Avec elles, vous mettez les moyens ensemble et vous êtes soignés facilement. Vous pouvez payer 20 pourcents de la facture donnée. Les soins coûtent cher. Même ici, au regard du pouvoir d’achat de la population, ça coûte cher », admet Docteur Commandant KALONDA.

A noter que des cas similaires sont enregistrés dans des structures sanitaires de la commune et de la zone de santé de Lubero.

Laetitia Vusara, à Lubero