Lubero : Le calvaire des déplacés après la chute de Alimbongo et la rassurante présence des FARDC à Ndoluma

La tension est vive dans plusieurs villages du Sud du territoire de Lubero depuis la soirée du lundi 16 décembre 2024. Des mouvements des populations venues de Alimbongo, Kitsombiro, Katondi, Bingi, Lubango, Katondi et environs. Ces vagues des déplacés sont constatées dans la zone après la conquête de la localité stratégique de Alimbongo par les éléments du M23.
Les premières vagues des déplacés sont arrivées Lubero centre lundi 16 décembre en début de soirée. Des hommes, des femmes et leurs enfants fuient l’avancée des éléments du M23 dans le Sud du territoire de Lubero. Au lendemain de la chute de la localité stratégique de Alimbongo, la route nationale numéro 2 a été envahie par des familles déplacées.
Si les unes se déplacent à moto, d’autres se déplacent à pied, laissant toutderrière elle. Cette femme allaitante venue de Alimbongo à pied témoigne : « J’ai commencé le voyage vers 16 heures. C’est maintenant que j’arrive ici. Je ne transporte rien sur moi, sauf mon bébé. Nous ne savons pas où nous allons passer la nuit ou si nous passerons jusqu’à Butembo, tout c’est entre les mains de Dieu ».
La même situation est observée dans la localité de Kitsombiro, vidée de sa population. Certains habitants s’installent momentanément à Lubero, d’autres comptent continuer jusqu’à Butembo.
Ce jeune garçon venu de Kitsombiro explique : « Vraiment la situation est tendue à Kitsombiro, pas facile de se créer une place à moto. Le coût de la course à moto taxi est maintenant élevé. On demande 30 000 Francs de Alimbongo jusqu’ici à Lubero ».
Un acteur de la Société civile de Ndoluma parle d’un déplacement de la population dans plusieurs villages. Il déplore le comportement de certains hommes armés qui pillent, tracassent et extorquent les biens de la paisible population dans les villages abandonnés longeant la nationale numéro 2.
« A Ndoluma, le village est devenu vide. La nuit, des hommes en armes ont tout pillé. Les balles ont crépité toute la nuit et même la journée. Actuellement, Mambasa est vidé aussi de ses habitants, sauf quelques-uns. Certains se dirigent vers Kagheri, Kasugho et dans d’autres coins. Aujourd’hui, il n’y a pas eu de crépitement. Les éléments FARDC sont ici à Ndoluma et le M23 à Alimbongo. Hier, Alimbongo est tombé à 15 heures 30 », témoigne-t-il.
A Lubero centre, plusieurs familles déplacées sont visibles le long de la route, sans abris.
Laetitia Vusara