Lubero : La LIFEN alerte sur l’augmentation des cas de viols, parmi les victimes une fillette soignée par des tradi-praticiens

L’Organisation Non Gouvernementale Ligue des Femmes du Nord-Kivu, LIFEN, alerte sur l’augmentation du nombre des cas des violences sexuelles dans la commune de Lubero depuis décembre 2024. Les victimes sont des jeunes filles et des femmes adultes.
Cette organisation craint qu’il y ait des maladies sexuellement transmissibles et des grossesses indésirables à la suite de ce fléau qui gangrène le chef-lieu du territoire portant le même nom.
Dans une interview nous accordée, Hélène MAKULE, Coordonnatrice de la LIFEN parle d’au moins 18 femmes violées durant les deux premières semaines du mois de décembre dernier. Parmi les victimes, un enfant de moins de 10 ans.
Cette organisation féminine se dit préoccupée par le nombre élevé des cas des violences sexuelles dans la commune de Lubero qui accueille les déplacés qui fuient l’avancée des rebelles du M23 depuis le Sud de Lubero.
« Pendant la deuxième semaine du mois de décembre, nous avions orienté au niveau des structures sanitaires 18 cas des violences sexuelles. La majorité était des adultes, il y avait aussi une fillette de moins de 10 ans. Malheureusement, dans notre commune, il n’y a pas de partenaires de prise en charge des cas de viol. C’est la minorité qui est soignée. Nous regrettons le cas de l’enfant qui devait être référé au niveau de la structure spécialisée, qui n’a pas eu de soins appropriés. Cet enfant a été soigné par les tradi-praticiens et dans la communauté, il y a plusieurs femmes qui n’ont pas dénoncé. Elles ne savent pas où elles peuvent se rendre en cas de problème », se désole Hélène MAKULE, Coordonnatrice de la LIFEN.
La présence massive des hommes armés dans la communauté expliquerait cette explosion des cas des violences sexuelles. A cela s’ajoutent la non assistance aux familles déplacées et la crise humanitaire, indique Hélène MAKULE.
Les survivantes à ces violences n’ont pas accès aux soins appropriés. La Ligue des Femmes du Nord-Kivu (LIFEN) appelle à une mobilisation contre ce phénomène qui déchire la communauté. « Quand il n’y a pas de partenaires qui peuvent venir secourir les survivantes urgemment, nous avons peur à ce que les conséquences puissent se multiplier dans notre communauté. Nous voulons que les partenaires puissent bien se positionner et que chaque partenaire puisse nous dire quel paquet il possède afin que nous puissions bien orienter les cas selon les besoins. Même s’il n’y a pas de partenaire, nous demandons à nos femmes et nos jeunes filles, en cas de violence sexuelle, qu’elles puissent dénoncer », encourage-t-elle.
Dans le territoire de Lubero, plusieurs déplacés ne sont pas assistés. Certains d’entre eux cherchent les moyens de survie en faisant le porte-à-porte. Ce qui exacerbe leur vulnérabilité.
Laetitia Vusara